Du côté américain, les autorités enquêtaient sur de nombreuses surdoses de Fentanyl et tentaient de remonter jusqu’à l’organisation responsable. Plusieurs décès figuraient à travers les États-Unis: Dakota du Nord, Oregon, New Jersey et Caroline du Nord.
Six mois après le déclenchement du projet, le sujet principal de cette organisation est identifié par l’équipe de la Division C. À la grande surprise de tous, il est, à ce moment, déjà incarcéré à l’établissement fédéral de Drummondville où il purge une sentence de 19 ans pour trafic de stupéfiants et quatre tentatives de meurtre.
L’équipe d’enquête découvre que ce détenu d’origine Colombienne, Daniel Vivas Ceron, contrôle le trafic de l’intérieur de sa cellule, probablement par téléphone intelligent, le trafic du Fentanyl se faisant alors en ligne, à partir du Dark Web.
En partenariat avec Services Correctionnels Canada, les enquêteurs identifient rapidement les collaborateurs externes de Vivas Ceron. Une infiltration, menée avec l’assistance des autorités américaines, permet d’effectuer des achats en ligne et de mieux comprendre le fonctionnement de l’organisation.
L’enquête a permis d’assigner les membres de l’organisation devant la justice américaine, mettant fin à leurs activités. Le 27 avril 2018, le Procureur Général des États-Unis, M. Jeff Sessions, tenait à se rendre personnellement à Fargo, Dakota du Nord, pour annoncer publiquement le dépôt d’accusations contre 32 individus membres d’une organisation criminelle impliquée dans le commerce international illicite de Fentanyl.
Dans son discours, le Procureur Général tient à remercier et à honorer les membres de la Division C principalement responsables de ce succès. Chacun d’eux reçoit du directeur du High Intensity Trafficking Areas du Midwest un certificat d’appréciation en reconnaissance de réalisations exceptionnelles et d’implication significative, l’enquêteur-chef au dossier recevant aussi une récompense pour service exemplaire, de la part des Organized Crime Enforcement Task Forces, West Central Region.
Le 12 juillet dernier, Daniel Vivas Ceron a reconnu sa culpabilité face aux accusations portées contre lui. Le diable a la tête dure, la Caboche l’a eue encore plus.
Pour saluer aujourd’hui, cette fois-ci chez-eux et devant les leurs, ces policiers québécois dont la contribution essentielle et exemplaire dans cette opération internationale rejaillit sur tous leurs pairs.
Il fait plusieurs tonneaux, percute des roches et termine sa course dans la rivière des Hurons, à une soixante de mètres de la route. Le conducteur a été éjecté de l’habitacle et se trouve à une quinzaine de mètres de son véhicule, dans la rivière.
Un agent de la Sûreté, passant à ce moment par hasard, arrive le premier sur les lieux, un témoin étant tout juste en ligne avec le 911. Coup d’oeil rapide: le conducteur était seul à bord, il git, inconscient, dans l’eau, il a de graves blessures et montre des signes d’hypothermie. L’agent demande ambulance et pompiers par radio.
On est à la fin d’avril, le courant est fort, l’eau est glaciale.
Son appel logé, l’agent saute aussitôt à l’eau, en direction de la victime.
Déplacer une personne sévèrement blessée, sans l’immobiliser au préalable, présente un risque important. Le laisser là n’entraîne qu’une certitude: sa mort.
Le policier réussit à sortir la victime de la rivière et à la déposer doucement sur la rive la plus proche, celle du côté opposé à la route. L’homme reprend alors conscience. Un deuxième agent, qui patrouillait aussi dans le secteur, arrive avec une couverture aluminium et traverse la rivière pour les rejoindre.
L’état de la victime et la configuration des lieux interdisent tout transport. Après l’avoir stabilisé, les deux agents, détrempés, restent aux côtés de l’homme, le réconfortent, le gardent conscient, sans relâche pendant une vingtaine de minutes, jusqu’à l’arrivée des pompiers et de l’ambulance.
L’étape la plus difficile ne vient que de commencer: faire traverser la rivière au blessé immobilisé sur une civière. C’est en utilisant une échelle de pompier pour faire un pont au-dessus des flots et en y faisant glisser la civière qu’ils y parviendront.
Le blessé est conduit dans un centre hospitalier, où son état est jugé critique. Malgré ses blessures sévères, il aura finalement la vie sauve.
Pour s’être, sans aucune hésitation, portés au secours de cet homme, pour n’avoir jamais cessé de le soutenir et d’en prendre soin durant de longues minutes, pour leur débrouillardise et leur détermination devant les difficultés, pour cette vie sauvée.
Arrivés sur place, les policiers constatent que l’homme n’a pas donné la bonne adresse. L’un des agents le joint par téléphone. L’homme, très craintif, pose des questions, affirmant vouloir vérifier si c’est un vrai policier. Après discussion, il finit par donner la bonne adresse.
Les policiers s’y pointent, l’un d’eux frappe à la porte. L’homme refuse d’ouvrir, pose à nouveau des questions pour confirmer son statut de policier. Il accepte enfin d’entrebaîller à peine la porte, exigeant de voir l’uniforme et l’identification de l’agent. L’homme devient très agité en entendant le second agent, demande s’il s’agit aussi d’un policier, exige de voir son uniforme. Subitement, il déclare aux agents qu’ils sont de faux policiers et disparaît. L’un des agents tente d’ouvrir la porte, elle est bloquée par une commode. Alors qu’il réussit à se faufiler à l’intérieur, il entend un bruit de vitre cassée.
Il se précipite aussitôt vers la fenêtre et attrape, in extremis, l’homme qui vient de plonger du troisième étage. Le second agent, tout juste derrière, assiste son collègue qui tient les pieds de l’homme qui se débat, tête-en-bas, dans le vide.
L’homme tente de se dégager, criant : « Aidez-moi ! Aidez-moi ! Ils vont me tuer ! ». Dans son délire, il demande à une femme non loin de là d’appeler le 911, car de faux policiers vont le tuer !
L’homme, dans la quarantaine, est de taille moyenne, mais les secousses qu’il provoque en se débattant doublent, sinon triplent, à chaque fois son poids.
Le genou servant de point d’appui à l’agent qui, à deux mains, tente de remonter l’homme qui gigote, défonce le mur sous le cadre de la fenêtre tellement la pression est forte.
Au bout de ce qui semble une éternité, les agents réussissent finalement à rentrer l’homme, à l’amener au sol et à le maitriser.
L’homme continue de crier qu’ils ne sont pas de vrais policiers, qu’ils veulent le tuer. Il leur déclare qu’il consomme de la cocaïne depuis deux jours mais qu’il n’est pas en psychose… Il mentionnera ensuite aux paramédics qu’ils ne sont pas de vrais paramédics et que tout le monde est sur place pour l’éliminer.
L’homme, pris en charge, est emmené, l’un des agents est aussi pris en charge, une épaule esquintée.
L’un des 33 000 appels annuellement logés au SPVM pour une personne en crise ou mentalement perturbée vient de se terminer.
Pour leur réaction rapide et leur détermination à sauver, coûte que coûte et malgré lui, la vie d’un homme perturbé et tout aussi déterminé à s’y opposer.
Alors qu’ils débutent tout juste leur quart de travail à bord de leur véhicule de patrouille encore stationné au poste, deux agents entendent un appel provenant du Service 911: une femme, réfugiée dans sa salle de bain, demande qu’on intervienne de toute urgence, son frère est en train de poignarder sa mère.
L’événement se déroule dans une maison unifamiliale de l’arrondissement Rock Forest. Ce n’est pas le secteur de patrouille des deux agents, mais ils sont les premiers prêts, ils y foncent.
Les conditions routières sont difficiles, les routes glacées et enneigées, ils mettent 15 minutes pour arriver à destination. Durant le trajet, des informations supplémentaires entrent: la mère, blessée, serait inconsciente, le suspect serait âgé de 34 ans.
Dès leur entrée dans la maison, les agents voient une mare de sang sur le plancher près de la porte de la salle de bain qui se trouve devant eux et, au pied de l’escalier, un jeune homme, d’environ 18 ans, qui semble confus.
L’un des agents menotte le jeune avant de le fouiller pour s’assurer qu’il n’a pas d’armes, son collègue fait le tour des lieux. Le principal suspect est devant lui, les mains ensanglantées.
Les renforts ne sont pas encore là, à cause des conditions routières. L’agent qui a terminé sa fouille du jeune, remet celui-ci aux pompiers arrivant sur les lieux et va porter assistance à son collègue.
Celui-ci a ordonné au suspect de lever les mains, puis de se coucher par terre; le suspect obtempère. Il informe les deux agents que le couteau qu’il a utilisé se trouve encore dans la chambre. Pendant qu’un agent le surveille, son collègue se rend dans la pièce où git la mère de famille, dans une mare de sang.
Elle a de multiples perforations et lacérations au thorax, au cou et au visage, il en avise immédiatement son collègue. Voulant éviter de contaminer la scène de crime, celui-ci désigne deux pompiers et deux ambulanciers qui attendaient à l’extérieur, pour une assistance médicale.
Ayant sécurisé le haut de la maison et fait sortir la fille qui s’était réfugiée dans la salle de bain, ils confient celle-ci, en état de choc, aux aidants sur place et remettent le suspect à deux policiers qui l’emmènent au poste.
L’enquête révèlera que l’accusé, schizophrène, avait asséné plus de 200 coups de couteau à sa mère, âgée de 56 ans. L’accusé sera déclaré non-criminellement responsable, le 2 novembre suivant, au Palais de Justice de Sherbrooke.
Malgré tout le professionnalisme des services 911, les policiers intervenant sur les lieux d’un tel événement n’ont aucune information sur la configuration des lieux, aucune certitude sur l’identité, le nombre et la dangerosité des gens présents, leurs intentions, les gestes qu’ils sont susceptibles de poser, le nombre de victimes qu’ils auront fait entre l’appel reçu et leur arrivée sur les lieux, l’état de ces victimes, ni sur l’urgence et la nature des soins qu’ils requièrent.
En l’absence de certitude sur tout ce qui les attend, ils n’ont plus que leur sens du devoir et leur courage pour y faire face. Pour avoir, dans un tel contexte, magistralement honoré, ce jour-là, le serment qu’ils ont prêté en devenant policiers.
Il y a 18 ans, à l’approche du temps des Fêtes,un agent de la Sûreté du Québec de Saguenay intervient sur les lieux d’un grave accident. Il sauve un petit garçon grièvement blessé, dont les deux parents ont péri dans la collision.
Quelques jours plus tard, il tient à rendre visite au petit, à l’hôpital. C’est le temps de Fêtes. Il lui a apporté des cadeaux et a décidé de remettre aussi un petit présent à chacun des enfants hospitalisés à l’unité pédiatrique.
L’étonnement, chez ces enfants, de voir arriver un policier, les yeux qui s’illuminent, les sourires qui renaissent, les joues qui reprennent de la couleur: notre agent a la confirmation, ce jour-là, que, ça aussi, on en reste à jamais marqué.
En effet, avant d’être en poste chez lui, au Saguenay, il avait déjà commencé à s’impliquer auprès des enfants de famille dans le besoin, sur la Côte-Nord.
À l’époque, avec l’aide du centre de santé local, qui lui fournit une liste d’enfants dans le besoin, Il fait le tour des commerçants du coin pour trouver, à chaque enfant, un cadeau personnalisé. 76 enfants, six heures d’emballage.
Un 24 décembre, avant d’entreprendre son quart de travail à 23h, le policier, avec l’aide d’un confrère, remplira trois fois sa voiture de cadeaux, qu’ils livreront toute la journée. Vers 22 h 30, ils sont à la dernière maison sur la liste.
La porte d’entrée est brisée, l’air glacial s’infiltre dans la modeste demeure. Les policiers sont accueillis par une jeune maman. « Papa ? », demande un enfant de 3 ans rivé devant un téléviseur. Aucun jouet ne traîne. Le petit n’en a presque pas.
Le père, retenu sur un chantier de construction à des centaines de kilomètres de la maison, n’a pu rentrer chez lui pour Noël. Les policiers offrent alors au gamin une grosse boîte emballée, remplie d’outils en plastique. Le petit, est sans voix, les yeux brillants.
Le temps file, les policiers doivent rentrer au poste pour le début de leur quart. Mais il leur reste quelque chose à faire: « On ne pouvait pas partir sans réparer la porte. Il faisait tellement froid. Tant pis pour le retard, le sergent comprendra. »
À l’approche de Noël, sa visite annuelle aux enfants des hôpitaux d’Alma et de Chicoutimi est aujourd’hui devenue une tradition. Ses collègues l’accompagnent, les commerçants se mobilisent, il a aussi trouvé le moyen d’embarquer des artistes bénévoles pour divertir les enfants.
Des années plus tard, certains maintenant devenus adultes, le reconnaissent quand ils le croisent et s’empressent de lui dire qu’ils ont encore le toutou qu’il leur a donné.
En juin dernier, notre agent a reçu la Médaille du Souverain, octroyée par la gouverneure générale du Canada.
Son histoire nous confirme que, oui, c’est bien vrai: quand des enfants sont impliqués, on en reste marqué à jamais. Pour le modèle d’implication qu’il est et qu’il restera, pour nous tous et toutes.
Les services d’urgence, incendie, Sûreté du Québec, sauvetage, sont avisés. L’agent demande aussi l’aide des agents de renfort du détachement de Valleyfield.
Laissant son collègue en charge du détenu dans le véhicule, l’agent descend vers la rive dans l’épaisse couche de neige et s’avance sur la glace. À portée de voix de l’homme en détresse, il l’informe qu’il est policier, qu’il vient à son secours, s’assure que l’homme le comprend, l’exhorte à garder courage.
Continuant de s’en approcher, il constate que l’eau commence à recouvrir la glace. Comprenant aussitôt ce qu’il risque de provoquer, il s’arrête, reste sur place, continue de rassurer l’homme: « les secours vont arriver d’une minute à l’autre ». L’homme bouge de moins en moins, probablement en hypothermie.
Un pompier volontaire arrive, puis un premier agent du détachement de Valleyfield. Celui-ci descend sur la glace avec une corde de remorquage que lui offre le pompier. La corde est trop courte, la glace et l’eau trop dangereuses. Deux autres membres du détachement arrivent aussi avec l’équipement de sécurité nécessaire pour secourir l’homme.
Les services d’urgence arrivent à leur tour. Deux sauveteurs revêtus de combinaisons réussissent à rejoindre l’homme en détresse qui respire avec peine, ils l’attachent avec une corde de sauvetage, font de même avec le premier agent resté sur la glace depuis le début. Deux agents de la Sûreté du Québec les tirent enfin vers la rive.
La neige est trop profonde pour que l’ambulance s’approche, les agents transportent l’homme jusqu’à la camionnette du pompier. Enfin dans l’ambulance, l’homme est amené d’urgence à l’hôpital. Il se rétablira.
Pour être allés à la limite de ce qu’ils pouvaient faire pour, non seulement sauver cet homme, mais résister à la témérité qui aurait transformé ce sauvetage en trois décès.
Plusieurs patrouilleurs entament les recherches. Parmi ceux-ci, deux policières vont fouiller la résidence de la dame.
À leur arrivée à la maison unifamiliale où habite celle-ci, le propriétaire déclare aux policières que la dame est partie. Les policières tiennent quand même à faire une fouille poussée des lieux. Ce sont deux policières policières chevronnées, comptant respectivement dix-sept et vingt ans de service.
Lorsqu’une des deux ouvre une porte de garde-robe, la dame recherchée en sort soudainement et fonce vers elle en tentant de l’atteindre avec un couteau. La policière réussit à esquiver les coups en se déplaçant.
La dame s’attaque à sa collègue. Celle-ci est à portée de bras de l’attaquante. Moins d’un mètre de distance et moins d’une seconde, c’est insuffisant pour même envisager d’utiliser son arme. La policière ne peut que reculer aussitôt. Saisissant une chaise, elle s’en sert comme bouclier.
La dame, sans dire un mot et le regard fixe, continue d’avancer vers elle en portant, vers le visage et la poitrine de la policière, de longs coups de couteau que celle-ci réussit à parer, en y opposant la chaise qu’elle déplace à chaque fois.
Un policier qui effectuait des recherches à l’extérieur de la maison et s’était rendu compte de la situation, se précipite à l’intérieur. La policière attaquée a maintenant le dos dans la porte-patio.
Taser en main, l’agent se dirige droit vers l’attaquante qui continue d’essayer d’atteindre la policière. L’impulsion électrique de l’appareil atteint sa cible. L’autre policière et lui, maîtrisent finalement la dame, au sol.
Ce n’est que le lendemain, au début de leur quart de travail, qu’ils remarqueront, dans la veste pare-balles de leur collègue, qu’avec sa chaise, elle avait réussi à parer tous les coups de couteau, …sauf un.
Pour leur détermination à effectuer une recherche exhaustive, leur réponse immédiate, s’adaptant à une situation soudainement toute autre, et pour avoir, tant qu’ils jugeaient encore possible de le faire, choisi de contrôler l’attaquante plutôt que de l’abattre, alors que leur propre sécurité était menacée.
L’homme, tenant un couteau, a tenté d’utiliser sa comparse comme bouclier humain, l’a délaissée, a été aspergé de poivre de Cayenne mais, à l’arrivée de nos deux agents il continue de se déplacer dans la rue où se trouvent de nombreux passants avec, par mi eux, des enfants. Il est intoxiqué, criant sans arrêt « Im gonna kill a cop », se tailladant le cou et les poignets.
L’un des agents tente de l’immobiliser avec le Taser, sans résultat, les projectiles se heurtant au manteau d’hiver de l’homme qui repart à la course vers un véhicule immobilisé un peu plus loin. Deuxième tentative avec le Taser, en vain. L’homme réussit à ouvrir la portière du véhicule et il s’asseoit directement sur la conductrice, une dame âgée. L’arme à feu n’est plus une option.
L’agent tente d’extraire le suspect de la voiture par la portière ouverte, mais dès qu’il tente un geste, le suspect le repousse à coups de couteau qu’il tient dans sa main droite, frôlant dangereusement l’agent à chaque fois.
C’est alors que son collègue entre dans la voiture du côté passager pour saisir le bras armé du suspect. L’agent côté conducteur en profite alors pour intervenir. L’homme résiste et se débat énergiquement. La collaboration et la coordination entre les deux agents permet enfin d’extirper le suspect de la voiture et, ainsi, de libérer la dame de sa périlleuse position.
Les policiers présents maitriseront ensuite l’homme qui, même au sol, ne lâchera son couteau qu’après qu’un policier lui ait posé le pied sur la main.
Lors de l’arrestation, l’un des agents est blessé au genou et devra s’absenter du travail pour se soigner. Son collègue, coupé au doigt, hérite de points de suture.
Pour leur intervention consciemment mesurée et s’adaptant à chaque fois au comportement du suspect dans un contexte où la présence de nombreuses victimes potentielles restreignaient leurs possibilités d’intervention, et pour leur courage ayant permis d’éviter le pire.
Vers 17h45, ce service n’ayant pas de centrale de répartition, ils reçoivent, directement sur leurs radios portatives, un appel provenant de la centrale ambulancière, leur demandant de se rendre à une adresse sur la rue Uapush.
Les ondes radio ne sont déjà pas toujours claires lors des appels, les bruyantes compétitions qui se tiennent à cette heure-là sur site des festivités, n’ont rien pour aider. Un seul agent entend bien l’appel. Il se dirige aussitôt vers l’adresse indiquée tout en transmettant l’information à ses collègues en service: un bébé de 9 mois a les voies respiratoires obstruées, sa mère est seule avec lui, en panique.
Parenthèse.
Tous, ici, connaissent assurément la Manoeuvre de Heimlich, consistant à se placer derrière la personne étouffée maintenue debout, à l’encercler des deux bras et, avec les poings noués sous la cage thoracique, à donner une secousse énergique dans le diaphragme jusqu’à ce que la personne expulse ce qui obstrue ses voies respiratoires.
Dans le cas d’un bébé, la Manoeuvre de Heimlich est proscrite, risquant d’entraîner des blessures graves ou même létales. L’appuyer à la verticale contre son épaule, le tapoter dans le dos, augmente le risque que ce qui obstrue les voies respiratoires descende encore plus profondément.
Fin de la parenthèse.
Arrivé sur les lieux, l’agent voit la mère du bébé, à genoux sur le sol de la cuisine, en panique, son bébé dans les bras, lui tenant le visage vers le sol. Première bonne nouvelle: c’est ce qu’on doit d’abord faire dans un tel cas. Deuxième bonne nouvelle: le bébé pleure. L’obstruction ne peut donc pas être descendue profondément.
Voyant apparaître l’agent, la mère retourne le bébé. Ses voies respiratoires s’obstruent aussitôt, ses lèvres deviennent bleues. L’agent demande à la mère de remettre le visage du bébé face vers le sol. Prenant sa lampe de poche, il demande à l’un de ses collègues, tout juste arrivé, de lui donner un papier du rouleau d’essuie-tout qui se trouve sur le comptoir.
L’agent se penche et voit la cause de l’obstruction: un bouchon de sécrétions, juste derrière de la langue du bébé, lui obstrue la gorge et le nez. Enrobant son doigt du papier essuie-tout, il réussit à lui enlever le bouchon dans sa gorge et les sécrétions de son nez.
Le bébé se remet aussitôt à respirer normalement. Par précaution, on l’amènera à l’hôpital par ambulance.
Pour la justesse de son analyse, sa conscience des erreurs à éviter, son intervention rapide et sa maîtrise
parfaite de la procédure recommandée dans les circonstances.