Galerie de photos de l’édition 2019 du Gala des prix policiers
ENGAGEMENT SOCIAL

Le courage, la détermination, le sang-froid, ne sont pas les seules critères retenus dans l’attribution d’un Cristal.
On trouve aussi parmi les Héros et les Héroïnes de l’Ombre, des parcours de vie professionnelle et personnelle remarquables, des êtres d’exception. En voici un.

Devenu policier en 1990, il se joint au SPVM en 1993. En 1996, il devient secouriste à l’Ambulance Saint-Jean, puis instructeur, premier répondant médical et, d’échelon en échelon, membre de l’état-major provincial où il exerce la fonction d’officier des affaires publiques. En tant que formateur, il y assure le développement d’un environnement respectueux, contre toute forme de harcèlement.

Fantassin au 4ième Bataillon Royal du 22ième Régiment de 1991 à 2016, il participe, en 1995, à une mission de l’ONU en Bosnie-Herzégovine à titre de policier régimentaire: protection des convois, distribution d’aide humanitaire dans les hôpitaux, application des lois militaires et canadiennes dans le camp. Il a été cité lors du bombardement du camp canadien à Visoko.

Mettant son expérience, son écoute attentive à profit, il est aussi pair-aidant auprès des militaires revenant de mission avec des problèmes physiques ou psychologiques.

Président pour le Québec de l’Association des vétérans de l’OTAN depuis bientôt 3 ans, il donne des conférences aux jeunes recrues de l’armée, dans les écoles, tant au Québec qu’à l’extérieur. Il a reçu le prix provincial du modèle à suivre pour les jeunes cadets et cadettes.

La sécurité des citoyens et de ses confrères policiers étant, pour lui, fondamentale, il est vérificateur d’armes pour le Registre canadien des armes à feu et coach en emploi de la force au sein de la communauté de pratique depuis 2006.
Depuis mars 2009, il est pompier volontaire: incendies, désincarcération, troubles médicaux, de jour comme de nuit, été comme hiver, mais aussi perfectionnement continu, prévention des incendies, bénévolat dans sa communauté.

Membre de la Garde Côtière Auxiliaire Canadienne pendant plusieurs années: sécurité des plaisanciers, patrouilles maritimes, inspections d’embarcations, sauvetages. Il est un initiateur du développement du cours de survie sur l’eau pour agent nautique, une première au Canada.

Avec plus de 430 dons de sang à Héma-Québec, de plaquettes et de plasma, il est aussi inscrit au Registre international de donneurs de cellules souches. Avec plus de 150 transports d’organes avec le SPVM, il s’implique bénévolement à sensibiliser les gens au don d’organe en animant des kiosques et en distribuant de l’information.

Impliqué personnellement, et financièrement, dans des organismes qui lui tiennent à cœur: l’Ordre de Saint-Lazare qui supporte les soins palliatifs, l’Ordre de Sainte-Catherine du Mont-Sinaï qui vient en aide aux itinérants, l’Ordre de Saint-François au niveau de l’environnement, l’Ordre de St-George qui vient en aide aux militaires blessés et à leurs familles.

Tout ça, ça finit par se savoir. En 2015, le Gouverneur général du Canada, l’Honorable David Johnston a remis à ce citoyen et policier hors pair un prix national pour l’entraide.

Fort de l’expérience acquise lors des inondations de 2011 en Montérégie où il avait pris congé de travail pour consacrer plus de 300 heures, nuit et jour, à aider, il a récidivé en 2017 lors des inondations de Rigaud.

Voilà où, à 11h ce matin, s’arrêtait la liste, partielle et très résumée, des accomplissements de cet homme.

Le lauréat : Denis Perrier.

ILS SAUVENT UNE JEUNE FEMME EN DÉTRESSE

Le 29 mars 2016 vers 10h45, le poste de la Sûreté du Québec de la MRC du Granit reçoit une demande d’assistance de la Régie de police de Memphrémagog afin de localiser le plus rapidement possible une jeune femme de 21 ans disparue, qui a mentionné vouloir se pendre dans le bois et qui a laissé plusieurs lettres et textos de suicide. Selon la géolocalisation, la femme se trouverait dans le secteur de Stratford, où sa famille possède un chalet.

Entendant l’appel sur les ondes radio, un patrouilleur qui est à proximité, file aussitôt en direction des lieux, accompagné d’un autre patrouilleur, celui-ci de la MRC des Appalaches, qui, à ce moment, se trouve aussi près du secteur.

Quelques minutes plus tard, les agents arrivent au chalet de la famille. Le véhicule de la jeune femme est devant l’entrée. Des traces de pas partent du véhicule vers le chalet et d’autres, du chalet vers la route. Les agents décident de suivre celles-ci, à l’évidence les plus récentes. Ils pressent le pas, les traces continuent sur la route pour environ 200 mètres puis elles quittent la route pour s’enfoncer dans les bois.

Les agents accélèrent, les traces se poursuivent sur une longue distance… Elle est là! Pendue à une branche à l’aide d’une corde de nylon jaune, sa figure est rouge, elle suffoque. Les agents la soulèvent aussitôt, coupent la corde, la soutiennent, la déposent doucement. La jeune femme s’effondre, en larmes, dans leurs bras. Ils la réconfortent, en attendant les ambulanciers.

Le père de la victime a fait parvenir une lettre, exprimant sa reconnaissance pour la vie sauvée de sa fille. Pour exprimer à ces deux agents, publiquement aujourd’hui, la reconnaissance et l’admiration de tous ceux et celles qui font le même métier qu’eux.
Les lauréats : Dave Cusson-Collard et Bruno Martin-Dechamplain.

INCENDIE À MONT-LAURIER

24 février 2017, 4h45 du matin, message radio dans les véhicules de quatre patrouilleurs du poste de la Sûreté du Québec de la MRC d’Antoine-Labelle: un incendie ravage un duplex de la rue Dorian, à Mont-Laurier.

Deux agents arrivent sur les lieux. Un camelot est en train de porter secours à l’occupant du rez-de-chaussée. Celui-ci apprend à l’un des agents qu’une famille de cinq personnes habite à l’étage. L’autre agent, parti aussitôt faire le tour du bâtiment, martèle la porte, demande en criant s’il y a quelqu’un, revient, découragé: aucune réponse.

À cet instant, on repère une femme à l’étage, qui frappe dans une fenêtre. C’est la mère. La famille est donc là, vivante, mais coincée.

Les deux policiers s’élancent dans la rue en criant : « Une échelle! Une échelle! ». Coup de chance: on en trouve une qui n’était pas prise dans la glace. Un agent l’installe aussitôt, y monte avec la hache de son véhicule de patrouille et fracasse la fenêtre où on a aperçu la femme quelques instants plus tôt.

Deux autres agents arrivent à cet instant, suivis des pompiers.

En haut de l’échelle, l’agent appelle la femme, ne reçoit aucune réponse, tente d’entrer pour trouver et évacuer chacun des occupants, mais une épaisse fumée et la chaleur l’en empêchent.

Démuni, il voit des pompiers au bas de l’échelle, d’autres qui commencent à combattre les flammes. L’agent descend en vitesse. Déjà équipés en oxygène et protégés de la chaleur, quatre pompiers grimpent aussitôt, entrent par la fenêtre et localisent les occupants, une mère et ses trois enfants, leur chien. Les enfants sont inconscients, la mère à demi-consciente.

Les pompiers les sortent par la fenêtre, un à un, et les remettent aux policiers qui les transportent aussitôt vers les ambulanciers maintenant arrivés.

La mère avait eu le réflexe de bloquer le bas de sa porte avec un linge et n’a consenti à être secourue qu’une fois ses trois enfants sauvés. Et on n’a pas oublié le chien!

Les minutes précieuses économisées aux pompiers, grâce à la débrouillardise des deux premiers agents arrivés sur les lieux, ont fait, pour cette famille prise au piège, toute la différence.

L’implication et la solidarité de leurs collègues ont fait le reste.

Pour leur initiative, pour s’être totalement impliqué et avoir persisté dans un combat inégal qui, au départ, ne leur offrait aucune chance, et pour avoir été des joueurs-clés dans la victoire finale.

Les lauréats : Luc Bourbeau, Keven Dufour, Marie-Lou Guy et Mathieu Paiement.

INCENDIE DANS HOCHELAGA-MAISONNEUVE

En milieu de nuit, le 31 août dernier, dans l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve de Montréal, une équipe de dix agents du SPVM, leur sergent et leur commandant sont à ranger leur équipement après avoir tout juste complété leur intervention réussie auprès d’un homme en crise qui s’était barricadé chez lui. C’est alors qu’ils aperçoivent de violentes flammes et de la fumée s’échappant du deuxième étage d’un immeuble de 8 logements, situé à proximité.

Les agents ne sont munis d’aucun appareil respiratoire, mais empoignant les extincteurs de service de leurs véhicules, ils se précipitent aussitôt vers l’immeuble.

Des voisins leur crient qu’il y a un bébé au deuxième. Un sergent y court. La porte du logement est entrouverte, le feu roule déjà au plafond de la cuisine. Le sergent vide son extincteur pour contrer la propagation des flammes. Derrière lui, deux autres policiers entrent à leur tour, extincteurs en main. C’est finalement une douzaine d’extincteurs qui seront vidés pour tenter de contenir l’incendie.

Pendant ce temps, du côté opposé du bâtiment, des policiers entrent un à un dans le logement en rampant, retenant leur respiration, remplacés par un collègue chaque fois qu’ils doivent ressortir, à bout de souffle. La fumée est dense, on ne voit rien, mais ils y retournent : ils ont entendu les pleurs du bébé. À tâtons, en rampant, totalement aveuglé mais relié par un fil de rallonge à un collègue à l’extérieur, l’un d’entre eux s’accroche dans ce qu’il devine être un parc de bébé. Ressorti reprendre son souffle, il retourne en dedans : un sanglot du bébé lui permet de le localiser enfin! Il l’agrippe, sort à toute vitesse. La petite a la bouche et le nez noircis, elle est en détresse respiratoire. Transportée d’urgence à l’hôpital, elle s’en tirera, saine et sauve.

D’autres policiers font le tour des logements, frappent aux portes, les défoncent : ils réussissent à réveiller et à évacuer une trentaine de personnes ensommeillées, dont la gardienne de l’enfant, fortement intoxiquée, qui avait laissé le bébé seule dans le logement.

Huit des onze policiers ont été incommodés par la fumée, l’un a des brûlures aux mains, quatre d’entre eux sont conduits à l’hôpital.

Pour être intervenus sans hésiter, avoir coordonné efficacement leurs efforts devant les multiples défis qui les attendaient, et avoir ainsi constitué une chaîne soudée par le courage de chacun de ses maillons.

Les lauréats : Marc-André Arpin, Annie Arsenault, Yannick Beaulieu, Patrice Bigras, Maxime Delorme, Carl Hamilton, Jimmy Hébert, Jonathan Larrivée, Paul Morin, Stéphane Ouellet, Dany Paquet, Sébastien Paquet, Frédéric Plante et Hugues Thibault.

LA DÉTECTION DE MONOXYDE DE CARBONE

Laval, 12 mai 2017. Des inondations record font craindre à des milliers de familles la perte de l’investissement le plus important de leur vie: leur maison. C’est dans ce contexte qu’un appel entre au 911, des résidants de la rue des Érables demandent une surveillance policière accrue, craignant de se faire voler la génératrice qui alimente les pompes qui, espèrent-ils, sauvera leur domicile.

Au cours de la nuit, deux agents assignés aux patrouilles préventives passent donc vérifier l’état des lieux. La génératrice est bien là, en fonction, mais les deux patrouilleurs ont un doute quant à la sécurité de son installation pour les occupants de la maison. Dans le métier de policier, avoir un doute, c’est bienvenu. Rester avec ce doute, c’est exclu. Ils contactent le Service des Incendies.

Vérification faite, le taux de monoxyde de carbone dans la maison s’avère être quatre fois supérieur à la limite acceptable. Dans le garage attenant, il est cinq fois supérieur.

L’esprit en paix quant à la sécurité de leurs biens contre le vol, les occupants dorment paisiblement, mais sans la présence d’esprit de ces deux agents du Service de police de Laval, ils ne se seraient jamais réveillés.

Pour nous rappeler qu’au-delà de leur assignation de ce soir-là, la protection de vies humaines a toujours préséance sur la protection de biens matériels.

Les lauréats : Marc-André Lamarre et Anthony Mager-Dugas.

DÉMANTÈLEMENT D’UN RÉSEAU DE FAUX-MONNAYEURS

Aux débuts de 2014, de faux billets de 100 $ canadiens se multiplient dans les grandes régions de Montréal et de Québec, puis se répandent en Estrie, Montérégie, Beauce et Mauricie, affectant de nombreuses PME de tous ces secteurs.

Le nombre de billets saisis par les corps policiers ne cesse d’augmenter, les ravages sont de plus en plus importants.

L’Équipe Intégrée de la Lutte à la Contrefaçon de la GRC est la première à identifier le réseau de faux-monnayeurs à l’origine de ces ravages. Déjà mobilisée par deux autres projets majeurs, l’Équipe de la GRC s’allie progressivement les services de la Sûreté du Québec, de la police de Montréal, Laval, Longueuil, Terrebonne, Québec et Lévis, le United States Secret Service, le Bureau National de lutte à la Contrefaçon et la Banque du Canada.

Cette collaboration et ce réseau d’échange mènent, après deux ans, à la neutralisation du réseau. Ses trois têtes dirigeantes sont mises en accusation pour fabrication, possession et mise en circulation de monnaie contrefaite, quatre laboratoires de fabrication sont démantelés, mettant fin à une hémorragie économique que le Bureau National de lutte à la Contrefaçon estimait, de façon très conservatrice en mars dernier, à près de 50 millions, mais atteignant très possiblement le double de ce montant.

L’enquête a également débouché sur une campagne de sensibilisation et d’éducation des entreprises, des commerces et de la population en général.

Pour leur détermination, leur mobilisation et leur coordination d’une équipe gagnante dans la protection de nos institutions économiques et de nos citoyens.

Les lauréats : Marco Roy, Vincent Roy, de même que Edith Jacques, membre civile, à laquelle sera remise une plaque honorifique.

FRAUDES HYPOTHÉCAIRES

En 2008, la SCHL rapportait d’importantes fraudes hypothécaires à la GRC, totalisant six millions de dollars. La SCHL en fournissait les preuves, solides : une organisation criminelle fraudait allègrement les institutions bancaires canadiennes. Ces fraudes impliquaient, souvent à leur insu, des prête-noms, des courtiers hypothécaires, des agents immobiliers, des notaires et des évaluateurs agréés.

La SCHL fournissait aussi la liste d’une soixantaine de victimes : des institutions bancaires canadiennes, mais… peu coopératives.

Pourquoi cette réticence à coopérer, à dénoncer? On est en 2008. La planète entière est encore secouée par la crise financière provoquée par la perte de confiance dans la solidité des banques américaines. Il est hors de question que le système bancaire canadien, réputé le meilleur au monde, subisse le même sort.

Une réunion de la GRC, la SCHL et douze institutions financières a donc lieu. Les institutions financières acceptent de participer à l’enquête en tant que victimes. Elles acceptent aussi d’échanger de l’information avec la GRC. Les dossiers hypothécaires commencent à arriver par dizaines. Cinq enquêteurs sont ajoutés, le projet CLEF est constitué, d’autres services de police sont ajoutés, la GRC pilote désormais une équipe intégrée.

86,000 documents analysés, journées de filatures, tactiques diverses d’enquêtes et mandats de perquisition permettent de saisir des milliers de documents appartenant à l’organisation. Des dizaines de victimes sont identifiées, rencontrées par les enquêteurs. Un ordinateur saisi révèle la façon d’opérer de l’organisation et permet l’identification de coaccusés potentiels. Perquisitions et entrevues de prête-noms, courtiers hypothécaires, agents immobiliers, notaires et évaluateurs agréés complètent le dossier.

En 2010, un rapport d’enquête détaillé est remis à la Couronne. La tête dirigeante de l’organisation est arrêtée et interviewée pendant plus de 16 heures. Le poids de la preuve accumulée permet la détention de l’accusé pendant les procédures judiciaires qui s’étaleront sur six ans. En 2015, l’accusé plaide coupable à chacun des 53 chefs d’accusations proposés. Il est condamné à 4 ans et demi de prison. Les 19 témoins au dossier, complices, mais à leur insu, n’ont pas été condamnés.

L’ampleur du travail réalisé par ceux que nous récompensons aujourd’hui, leurs longues heures, leur patience, leur professionnalisme, leur dévouement dans cette enquête d’une envergure peu commune, menant au démantèlement définitif de l’organisation criminelle, en font désormais des modèles à suivre pour nous tous et toutes.

Les lauréats : Michelle Guay, Martin Janson et, pour sa contribution à titre de membre civile, Alexandra Samson.

RÉSOLUTION D’UN MEUTRE SURVENU EN 2000

Le 10 octobre 2000, dans la réserve algonquine du Lac Rapide, dans le Parc de la Vérendrye, un père découvre le cadavre de sa fille, dans sa chambre à coucher. L’autopsie révèlera qu’elle a été victime d’une agression sexuelle et violemment battue avec un objet contondant.

Pendant des mois, les enquêteurs rencontrent près de 100 personnes, perquisitionnent des lieux à la recherche d’indices, ciblent un suspect, mais LA preuve manque toujours. En désespoir de cause, le dossier devient un « crime non résolu », un « cold case » en jargon du métier.

En 2004, la Sûreté du Québec met sur pied ce qui s’appelle aujourd’hui Le Module des Dossiers non Résolus. Sa création coïncide avec le développement de nouvelles techniques d’enquêtes, notamment en matière d’empreintes génétiques.

Le cas de la jeune algonquine est réassigné à de nouveaux enquêteurs. Dans un premier temps, ils travaillent à regagner la confiance de la famille, puis de la communauté. C’est un processus lent, mais essentiel qui leur permet, de semaine en semaine, d’obtenir de l’information, de faciliter leurs nombreux déplacements dans les réserves, d’avoir le soutien de ceux et celles que ce crime affecte encore chaque jour, de leur redonner espoir.

Lors de l’autopsie, des prélèvements effectués avec la technologie de l’époque n’avaient fourni aucun résultat probant. Cette fois-ci, la biologiste judiciaire réussit à en tirer un profil d’ADN et, surtout, d’en tirer un autre, partiel, mais comparable, de l’arme du crime, une arme peu commune dont, pour la première fois, on peut tirer de l’information génétique même après plus d’une dizaine d’années: une bûche. Cette prouesse technologique permet enfin de l’affirmer : l’agresseur sexuel et le meurtrier sont la même personne.

Les enquêteurs rencontrent à nouveau, une à une, toutes les personnes pouvant avoir été en contact avec la victime, à l’époque. La famille collabore totalement à les retrouver, plusieurs ayant quitté la réserve depuis, sans laisser d’adresse. Les enquêteurs les localisent, une à une, partout en province; ils les rencontrent, une à une, pour obtenir un échantillon de leur ADN.

Le principal suspect reste introuvable. Il avait toujours refusé de collaborer à l’enquête, même refusé à 2 reprises de fournir son ADN. Sachant que les policiers le recherchent, il se déplace rapidement, disparu chaque fois du dernier endroit où on vient de le signaler. Finalement, il est localisé dans sa dernière cachette: une cabane sur le territoire de la pourvoirie Deer Horn. Cette fois, c’est devant sa conjointe et sa belle-mère que les enquêteurs lui redemandent, comme l’ont déjà fait tous les membres de sa communauté, de fournir son ADN. Cette situation inconfortable l’incite à finalement y consentir. Dossier résolu.

Pendant 17 ans, la famille de la victime croisait tous les jours l’assassin de celle-ci dans la petite réserve où ils habitent. Pendant 17 ans, ils n’avaient que des soupçons. Ils ont maintenant la vérité et ils auront, enfin, justice.

Pour avoir méticuleusement retrouvé et réuni, un à un, chaque élément du casse-tête de la preuve qu’ils devaient établir, mais surtout pour avoir su patiemment reconstruire, avec transparence et empathie, le lien de confiance, l’espoir et la volonté d’une communauté d’obtenir justice.

Les lauréats : Éric Bolduc, Patrick Leclerc et la biologiste judiciaire Karine Gibson.

SAUVETAGE D’UN COLLÈGUE DE TRAVAIL

24 mai 2017, 6h45, chemin Roxham, Saint-Bernard-de-Lacolle. Deux gendarmes de la GRC, chacun dans son véhicule de patrouille, surveillent la frontière à la recherche de migrants illégaux. Le gendarme Rodolfo Canales interpelle son collègue : il est mal en point, saisi de violents maux de tête. Celui-ci va le voir, s’enquiert plus en détail de son état et discute avec lui de la meilleure décision à prendre. Le gendarme Canales décide finalement de rester en poste, disant qu’il se sent un peu mieux.

Quelques minutes plus tard, alors qu’il vient de compléter l’arrestation d’un migrant entré illégalement, le gendarme, inquiet, retourne auprès du gendarme Canales. Celui-ci a de la difficulté à respirer, il est sur le point de perdre connaissance. Le gendarme le sort immédiatement de son véhicule, le libère de son équipement pour l’aider à mieux respirer et appelle le 911. Lorsque les ambulanciers arrivent sur les lieux, le gendarme Canales respire un peu mieux, mais il est clairement en mauvaise posture. L’ambulance l’emmène à l’hôpital Marie Laberge à Châteauguay. Son collègue l’y rejoint.

Sur place, le gendarme Canales a été laissé seul à l’urgence. Son état se détériorant, son collègue le signale aussitôt aux infirmières. On emmène le gendarme Canales passer un « scanner » puis on le ramène à l’urgence. Quelques minutes s’écoulent, le scénario se répète, à l’identique. Son collègue intervient à nouveau, immédiatement. Cette fois, on transporte le gendarme Canales à l’hôpital Royal Victoria où dix médecins l’attendent pour une intervention chirurgicale d’urgence: les voies sanguines dont dépend l’irrigation du cerveau étaient bloquées à 90 %.

La mort cérébrale du gendarme Canales était imminente. Elle sera évitée, de justesse.

Pour ses interventions rapides, répétées et soutenues, son refus de laisser son collègue mener seul ce qui s’est avéré être une lutte pour sa survie, et pour lui avoir permit de la gagner.

Le lauréat : Gilles Leblanc.

SAUVETAGE D’UN MIGRANT

5 mars 2017, frontière Saint-Bernard-de-Lacolle. Des migrants entrent, de jour, de nuit, en famille, seuls. Sans bagages, sinon quelques menus effets de première nécessité, empruntant des pistes déjà utilisées ou d’autres, qu’ils improvisent. Leur passage réussit, certains espèrent être vus le plus rapidement possible, d’autres continuent à se cacher. Dans la quête d’une meilleure vie, chacun a sa stratégie.

Passant par-dessus le viaduc de la montée Guay, un gendarme patrouilleur croit voir une ombre près d’une clôture. Il sort de son véhicule et s’y rend. Dans le métier de policier, on ne se contente pas d’un doute. C’est un migrant, il est désorienté, confus. Ses vêtements sont complètement gelés, ses jambes sont de véritables blocs de glace. Il a choisi un mauvais chemin, a probablement marché de très longues heures et est tombé à l’eau.

Le gendarme l’emmène aux bureaux de la GRC pour qu’on lui prodigue les premiers soins. Le migrant s’appelle Mamadou Sanogo et, à la chaleur, reprend peu à peu conscience. Le gendarme réussit à comprendre que Monsieur Sanogo est diabétique. Il s’empresse de lui donner du sucre, ce qui l’aide grandement. Ses vêtements et ses bottes sont tellement gelés que les policiers doivent les découper pour les lui retirer. L’assistance des premiers répondants de Lacolle est demandée.

Monsieur Sanogo est conduit à l’hôpital de St-Jean-sur-Richelieu, accompagné du gendarme qui l’a secouru. Monsieur Sanogo n’a pas encore été enregistré comme réfugié et, légalement, il est encore sous arrestation. Mais ce n’est pas pour cette seule raison que le gendarme reste auprès de lui.

Le pronostic médical arrivera enfin : malgré les engelures et le diabète, on n’aura pas à amputer les orteils ou les pieds de Monsieur Sanogo.

Aujourd’hui, M. Sanogo se porte bien, n’a aucune séquelle et il est en attente du traitement de sa demande du statut de réfugié.
Pour avoir secouru cet homme et, surtout, pour lui avoir redonné ce dont il avait le plus besoin : de la chaleur, la sienne.

Le lauréat : Bernard Vandal.

SAUVETAGE IN EXTREMIS DANS UNE RÉSIDENCE DE PERSONNES ÂGÉES

Le 9 juillet 2017, un incendie criminel est allumé à la résidence Oasis, à Terrebonne, un établissement qui accueille plus d’une quarantaine de personnes âgées à mobilité réduite. Le brasier s’est répandu à une vitesse fulgurante.

À l’arrivée des premiers policiers sur les lieux, l’édifice est déjà gravement atteint, les flammes jaillissent à plusieurs endroits. Les agents entrent, ils sont dix. Ils sauveront tous les résidents. Une dame de 93 (ou 94 ans selon les sources), vivante lorsqu’évacuée, décédera malheureusement par la suite à l’hôpital. Trois semaines après son méfait, l’incendiaire fut identifié, menotté et accusé.

Voici des extraits du rapport du Service de Police de Terrebonne sur l’implication des agents :

-« a fait plusieurs aller-retour dans le bâtiment pour évacuer des résidents. Exposé à la fumée et à la chaleur intense. »
-« Assisté dans l’évacuation, fait la vérification des chambres du sous-sol, pris leurs occupants en charge. Exposé à la fumée. »
-« Assisté dans l’évacuation des résidents via les échelles. Exposé à la fumée. »
-« En poste dans la cage d’escalier pour réacheminer les résidents évacués des étages supérieurs. Exposé à la fumée. »
-« Défoncé des portes au sous-sol, évacué les occupants, aidé à les sortir dans l’escalier sud. Fait un sauvetage avec l’échelle pour un résident bloqué au 3ième étage. Fracassé la fenêtre pour permettre au pompier d’entrer. Assisté dans le sauvetage d’une dame de 93 ans bloquée dans sa chambre au 2e étage. S’est retrouvé sous un transformateur en feu, une pluie d’huile en feu et d’étincelles dues à des arcs électriques. Exposé à la fumée, hospitalisé. »
-« Assisté dans l’évacuation du premier et du 2e étage. Positionné dans la cage d’escalier, réacheminé les résidents vers la sortie. Exposé à la fumée, hospitalisé. »
-« Assisté dans l’évacuation sur tous les étages. Plusieurs allers-retours dans le bâtiment. Exposé à la fumée, hospitalisé. »
-« Assisté dans l’évacuation et la prise en charge des résidents, de la cage d’escalier au site sécurisé. Assisté dans deux sauvetages par échelle, s’est retrouvée sous la pluie d’huile en feu et la pluie d’étincelles du transfo en feu, aidé à décoincer la dame de 93 ans prise dans l’échelle, a dû se replier d’urgence lorsque la corniche en feu a décroché. »
-« Assisté les techniciens ambulanciers, assuré le recensement complet des évacués et leur prise en charge jusqu’à leur transfert au centre hospitalier »
-« A fait plusieurs aller-retour dans le bâtiment et aux différents étages pour évacuer les résidents, participé à deux sauvetages par échelles. Impliqué directement dans le sauvetage de la dame de 93 ans, s’est retrouvé sous la pluie d’huile en feu et d’étincelles d’arcs électriques, également sous une corniche en flammes qui a décroché. A fait barrage avec son corps en se couchant sur la dame de 93 ans pour la protéger. Exposé à la fumée, brûlures 2e degré au dos, hospitalisé. Sa veste pare-balles a fondu. »

Un trophée d’équipe : David Alexander, Sébastien Berthiaume, Gabriel Côté-Gagnon, Simon Fortin, Alexis Duchesne-Hamel, Jean-François Lacroix, Patrick-Aimé Laliberté, Guillaume Lemay-Lelièvre, Sophie Spénard.

Un trophée individuel : Pour sa contribution individuelle remarquable à cette victoire d’équipe : Dave Ladouceur-Yanakis.

SAUVETAGE DE LA NOYADE À MONTRÉAL

Le 8 juillet dernier, la pluie est forte, soutenue, et les égouts refoulent dans plusieurs quartiers de Montréal. Un agent, en route pour un service d’ordre, aperçoit un véhicule pris dans une accumulation d’eau de pluie sous un viaduc. L’agent avise de la situation sur les ondes et va immédiatement voir s’il y a quelqu’un à bord. Une dame s’y trouve, derrière le volant.

L’agent demande des ressources en urgence, informe la dame que les secours sont en route, tente de la calmer et de la rassurer. L’eau continue de monter, finit par atteindre la moitié des fenêtres latérales et les secours ne sont toujours pas là. L’agent se jette à l’eau.

La dame s’est réfugiée sur la banquette arrière du véhicule. L’avant du véhicule est maintenant complètement sous l’eau, mais l’arrière émerge encore. L’agent brise la lunette arrière avec son bâton télescopique et réussit à faire sortir la dame du véhicule. Une fois à l’eau avec l’agent, la dame panique, s’agrippe à lui. L’agent ne touche pas le fond et il a de la difficulté à soutenir la dame sans couler lui-même.

Un second agent, tout juste arrivé sur les lieux, se déleste aussitôt de son équipement et se lance à l’eau pour seconder son collègue. Allégé, mesurant 6 pieds 3 pouces, il a de l’eau jusqu’au cou. Il ramène la dame sur la terre ferme, ce qui permet à son collègue de les rejoindre. La dame n’aura finalement à être traitée que pour un choc nerveux.

Les lauréats : Rafaël Beaulieu et Simon Lavoie.

TROIS ENFANTS SAUVÉS DE LA NOYADE

Le 30 mai dernier, un appel est logé à la Sûreté du Québec de la MRC Lac St-Jean-Est. Trois enfants sont en détresse au milieu de la rivière Petite Décharge Alma, à la suite d’une montée soudaine des eaux résultant de l’ouverture des vannes d’un barrage situé en amont.

L’une des trois, une jeune fille, parvient d’elle-même à rejoindre la rive. Elle est aussitôt prise en charge par le premier policier tout juste arrivé sur les lieux. Rapidement, il confie 1’enfant à une dame sur la rive. Un second agent vient d’arriver, le duo coordonne son action.

Les deux autres enfants, plus jeunes, sont en sérieuse difficulté au centre de la rivière, à 150 pieds de la rive. Ils parviennent tant bien que mal à s’accrocher chacun à une pierre pour ne pas être emportés par le courant.

Pendant que l’un des agents s’attache à une ligne d’attrape flottante, le second effectue un montage à l’aide d’autres lignes et sécurise solidement le tout.

Bien que les responsables du barrage aient été avisés depuis plusieurs minutes, le niveau de l’eau continue de monter. Prêt à y aller, le premier agent donne ses directives et encouragements aux deux enfants. Soudain, le plus jeune perd sa prise, se met à crier. Il lutte contre le fort courant, mais il est rapidement à bout de forces.

L’agent s’est déjà lancé à l’eau, son collègue sécurisant fermement la ligne qui les relie. Le courant est fort, le fond inégal et la profondeur impossible à jauger, mais rien de cela n’ébranle la détermination de l’agent. En quelques secondes, il rejoint les deux enfants en qu’il saisit aussitôt dans ses bras, hisse hors de l’eau et retient solidement. Il les rassurera et les réconfortera, jusqu’à l’arrivée de l’embarcation des pompiers, appelés en renfort.

Après avoir été traités pour une légère hypothermie, les deux enfants ont reçu leur congé de l’hôpital.

Le lauréats : Éric Bernard et Éric Boily.

UN ENFANT DE TROIS ANS SAUVÉ DE LA NOYADE

12 juillet 2017, 16h02, un appel entre au Service de Police de Laval. Une mère vient tout juste de sortir son enfant de trois ans, inconscient, de la piscine familiale d’une résidence du quartier Chomedey. L’enfant a été laissé dans la maison sans surveillance durant quelques minutes à peine, mais il a réussi à sortir par la porte-moustiquaire à l’arrière et le pire est arrivé.

Un agent, en patrouille solo, arrive sur les lieux moins de quatre minutes après l’appel. L’enfant ne respire plus et n’a aucun pouls : arrêt cardio-respiratoire.

L’agent commence aussitôt les manœuvres de réanimation. Deux autres agents arrivent quelques instants plus tard. Se relayant, les trois poursuivent les manœuvres, sans relâche. Arrivée des ambulanciers dans les minutes qui suivent, les manœuvres se poursuivent.

Après ce qui semble une éternité, le cœur de l’enfant recommence à battre faiblement, on le transporte aussitôt au Centre Hospitalier Sacré-Cœur, son état est critique.

Le médecin traitant est en mesure de livrer son diagnostic deux jours plus tard: l’enfant ne conservera aucune séquelle de l’événement. Les paramédics livrent aussi leur rapport: la vie qu’on sauve dans de telles circonstances ne tient qu’à quelques minutes, les toutes premières.

Pour la rapidité de leur intervention, pour leur parfaite maîtrise des gestes à poser et pour la coordination sans faille de leurs efforts dans ces toutes premières minutes, déterminantes.

Les lauréats : Jonathan Fisette, Simon Lévesque et Mihalis Tsoulfas.

LE SERVICE PUBLIC

À 19 ans, il a commencé à s’entraîner à faire des poids et haltères. À 21 ans, il a débuté comme policier. Il s’entraîne depuis maintenant 44 ans et, aujourd’hui encore, il continue à raison de quatre fois par semaine. Il est toujours policier! Toujours sur la route. Patrouilleur de carrière, pompier volontaire, sportif accompli, fils de la région de Mont-Joli, qu’il habite toujours, il a vu se développer ce coin de pays situé là où le Bas-du-Fleuve donne son nom à la Gaspésie. Quarante-deux ans de carrière et toujours le désir d’intervenir, d’aider, de contribuer, d’être là pour faire la différence.

Jamais malade, hyperactif, honnête et humain, ce grand amateur de pizza est respecté par maintenant trois générations de délinquants. Lorsque celui qu’on surnomme le quatrième Ninja Turtle dit à un individu trop récalcitrant « C’est terminé », la suite est écrite dans le ciel. Le prévenu a été prévenu. Mais, comme le dit un de ses collègues, l’homme est tellement connu que dans 99,9 % des interventions, il n’a jamais à faire usage de la force.

Comme la fois où des voleurs, surpris par un système d’alarme, se sont enfuis à pied. Avec son collègue Laflamme, il entreprend donc de suivre les bandits à la trace. De nuit, à la lumière de leur lampe de poche, ils suivent la piste laissée par les empreintes de pas, perdant la trace puis la retrouvant pour arriver, deux heures plus tard en face d’une maison où les voleurs se sont réfugiés. Totalement étonnés d’être découverts dans leur cachette, les malfrats sont sortis sans offrir de résistance.

Toutefois, le Prix que nous lui décernons aujourd’hui n’est pas pour une action spécifique ou un geste de bravoure particulièrement éloquent, mais pour une carrière tout entière dévouée à sa profession, à sa famille et à ses concitoyens, fidèle à ses valeurs et à ses idéaux.

Mesdames et messieurs, accueillons un homme dévoué au bien commun, un cœur noble, un héros de l’ombre.

J’appelle l’agent Maurice Dubé.

À SES PROPRES RISQUES

Matagami, en Abitibi, dans le coin du 47e parallèle, le 11 avril 2016. Au milieu de la journée, un appel rentre pour informer l’agent qu’une citoyenne vient d’appeler le 911 pour annoncer son intention de mettre fin à ses jours. Elle a indiqué à quel endroit elle se trouvait. Elle est au bord de la rivière Bell. Le policier connaît l’endroit. Les courants y sont très forts en raison des rapides. La glace, d’ailleurs, ne peut pas se former à cet endroit tant le courant est puissant. Il y en a uniquement sur le bord de la rivière et elle est très mince. Arrivé sur les lieux, l’agent aperçoit effectivement la dame. Elle est au bord de la rivière, debout sur cette mince couche de glace, elle fixe l’eau. Elle est trop loin de la route. Il ne peut pas l’approcher avec le véhicule. Environ un kilomètre les sépare tous les deux.

Le policier se dirige donc vers elle et, tout en marchant, il se dit qu’il pourrait tenter de prendre contact tout de suite avec elle pour commencer le travail d’apaisement et de désamorçage. Il appelle donc la dame en utilisant le numéro de téléphone que le 911 a retenu. Celle-ci répond! D’abord heureux qu’elle lui réponde, le policier constate ensuite que la dame est confuse et que les efforts pour obtenir sa collaboration sont voués à l’échec.

Lorsqu’il arrive à sa hauteur, la dame est agenouillée sur la glace, assise sur les talons, tout près du bord de l’eau. Elle pourrait se laisser choir dans l’eau sans grands efforts. Cependant, elle lui tourne le dos. Elle l’ignore. Peut-être même a-t-elle les yeux fermés. Alors le policier prend une décision.

La distance à parcourir n’est que de quelques mètres. Mais la glace est si fragile, le courant si fort, l’eau tellement froide et la dame a déjà montré qu’on ne pouvait pas espérer entrer en communication avec elle. Heureusement, entretemps, des pompiers volontaires sont arrivés. Ils ont apporté une corde. Solidement attaché, l’agent fait un rapide aller-retour, empoignant la dame par le col de son manteau et la ramène en la faisant glisser sur la glace, la traînant derrière lui pendant qu’il court pour retrouver la terre ferme. Tout le monde est sain et sauf. L’ambulance emporte finalement madame à l’hôpital.

Malgré son manque de collaboration, cette personne voulait qu’on la sauve, sinon elle n’aurait pas appelé.

Pour avoir su répondre avec courage et détermination à cet appel de détresse,
Saluons l’agent Pier-Philip Lapointe Mailhot.

UN AGENT DE LA SQ SAUVE LA VIE D’UN DE SES COLLÈGUES

Le 27 mars 2016, Jean Rousselle (matricule 1853) de la Sûreté du Québec, accompagné de son épouse, se rend à un brunch de Pâques dans un restaurant de Ste-Adèle, dans les Laurentides, avec son fils, lui-même un ancien policier du Service de police de Laval. Le repas terminé, il faut laisser la place à ceux qui arrivent pour le deuxième service.

Dans le hall d’entrée, l’agent Benoit Daoust (matricule 12693) de la Sûreté du Québec, entouré de ses trois enfants et de plusieurs membres de sa famille, attend de pouvoir accéder au restaurant. Sur l’entrefaite, son frère arrive et lui dit qu’il vient de voir un homme affalé dehors dans l’escalier qui mène au stationnement. Il s’agit du policier Jean Rousselle. Daoust n’est pas en service. Mais c’est oublier que son implication dans la communauté comme policier est une affaire personnelle avant d’être professionnelle. Pour lui, c’est naturel d’aller voir s’il peut aider.

Lorsqu’il voit la scène qui s’offre à ses yeux, Daoust comprend toute l’ampleur du drame en train de se jouer. Il offre son aide. On lui laisse la place. Il entreprend les manœuvres de réanimation. Sans relâche, les mains fermement en position, l’agent pratiquera le massage du muscle cardiaque de son collègue. Celui-ci, lentement, en viendra à donner à nouveau des signes de vie. Encouragé, Daoust a poursuivi jusqu’au moment où les ambulanciers — qui sont arrivés entretemps — pourront enfin prendre la relève. Alors seulement, Daoust part rejoindre sa famille, qui elle se demandait ce qu’il pouvait bien faire à traîner dehors.

Pour souligner que l’histoire se poursuit de génération en génération, nous demandons maintenant à Jean Rousselle, père du député de Vimont, Jean Rousselle Jr., de venir sur scène remettre lui-même le Cristal des Prix policiers du Québec à son jeune collègue qui a eu l’insigne mérite de lui sauver la vie.

Pour son professionnalisme, son dévouement, l’engagement citoyen dont il fait preuve et pour la beauté du geste, l’agent Benoit Daoust est récipiendaire d’un Prix Policier du Québec pour 2016.

AU SERVICE DE LA COMMUNAUTÉ POLICIÈRE

Devenu policier il y a un peu moins d’une dizaine d’années, le gendarme Éric Pagé, animé par son désir d’aider, a vite compris qu’il n’avait pas besoin de chercher bien loin pour le faire. Il lui suffisait de regarder autour de lui, tant les cas de détresse psychologique étaient nombreux. En plus de son travail d’enquête dans le domaine de la sécurité maritime, il a donc cherché à se perfectionner pour être en mesure d’apporter bénévolement une aide professionnelle à ses confrères et consœurs.

En suivant deux certificats en même temps — un à l’Université Simon Fraser en matière de prévention des traumatismes psychologiques subis par les premiers répondants, et le deuxième en dépendance à l’Université Laval — Pagé a développé une compétence particulière qui lui permet maintenant d’intervenir auprès de ses collègues en difficulté, mais aussi de pouvoir les aider à augmenter leur résilience, autant qu’à accepter leur vulnérabilité.

Aujourd’hui, il poursuit son engagement en en étant très actif au sein de La Vigile, un organisme fondé en 2003 par Jacques-Denis Simard et présidé aujourd’hui par Yves Crépeau, tous deux présents dans cette salle d’ailleurs, fiers supporteurs du Gala des prix policiers du Québec depuis ses tout début. D’ailleurs, il ne fait pas que participer aux réunions du Conseil d’administration de La Vigile et de sa Fondation. Il profite de différentes tribunes que lui offre la Gendarmerie royale du Canada pour mieux faire connaître cet organisme voué à fournir un soutien thérapeutique dédié aux personnes portant l’uniforme de policier, peu importe sa couleur. Il a organisé des événements de financement pour amasser des fonds pour La Vigile, ainsi qu’un tournoi de golf, deux randonnées en moto et la vente de tabliers de cuisine aux couleurs de la GRC. Son engagement l’a aussi amené à s’impliquer au sein du comité « Urgence Masculinité » du centre de prévention du suicide de Québec et au sein de l’Association canadienne des dons d’organes.

Le gendarme Éric Pagé est un policier dont l’esprit d’engagement s’est tourné vers ceux dont on oublie souvent qu’ils sont d’abord des êtres humains, avec toute la fragilité que cela suppose.

DANS L’OMBRE DES HÉROS DE L’OMBRE

Dans une société moderne et démocratique, « faire de la police » comporte dorénavant une grande diversité de tâches. Notre prochain récipiendaire en est un parfait exemple. Il exerce une fonction bien particulière au sein du monde des enquêtes. Une particularité qui a fait de lui une personne ressource capable d’entrer dans la tête des criminels. En effet, à  la suite d’un processus de certification qui a duré trois ans, il détient maintenant une expertise rare : il établit pour les enquêteurs le profil du suspect qu’il faut rechercher.

Il a su ainsi, au fil des ans, aiguiller, orienter et assister une multitude d’enquêteurs de la Sûreté du Québec, mais aussi de plusieurs corps de police municipaux. Chaque année, il intervient dans plus d’une centaine de dossiers. Généralement, au terme de son analyse, il remet un rapport volumineux qui contient le résumé de l’enquête, le sommaire des faits, la reconstitution probable des événements, les éléments importants de la scène de crime et le profil de l’agresseur. Ce dernier comprend habituellement le sexe du suspect, son âge, sa personnalité, ses caractéristiques physiques, son organisation et une analyse sociale et psychosociale de l’individu. « Nous avons raison environ 85% du temps », assure notre récipiendaire qui, en plus, de soutenir le travail des enquêteurs, enseigne à l’École nationale de police du Québec ainsi qu’au Collège canadien de la police, en même temps qu’il développe des outils de formation pour ses collègues.

Présentement, le voilà qui participe activement à l’évaluation des dossiers d’homicide non résolus. Nul doute que son travail permettra de résoudre certains d’entre eux.

Mesdames et messieurs, un modèle de passion et de dévouement :

Accueillons le sergent Yohan Morneau.

DES CRIMINELS EN COL BLANC

Les crimes financiers ont pour particularité d’être peu visibles, même lorsqu’ils font de nombreuses victimes. Ils sont pourtant dommageables à l’économie canadienne dans son ensemble, car ils minent la confiance des citoyens envers la sécurité des transactions. C’est pourquoi la criminalité en col blanc, telle que la fraude, attire l’attention des corps de police. La Gendarmerie royale du Canada ne fait pas exception. Loin s’en faut.

Une enquête débutée en 2009 connaîtra son dénouement lors d’un procès qui aura lieu en 2018. On ne peut pas présumer de la conclusion. On peut cependant être certain de l’immense travail accompli par nos prochains récipiendaires pour que ce procès se termine par une condamnation. Cette enquête s’est révélée être d’une grande complexité. Si le scénario est simple, en faire la preuve se montre drôlement plus compliqué. Imaginez. La compagnie X, après avoir accusé réception de biens pour une valeur d’environ 13 millions de dollars, fait subitement faillite deux mois plus tard. Les créanciers veulent donc récupérer leurs marchandises, mais surprise, il n’y a plus aucune trace de l’inventaire et des transactions qui ont permis de le constituer. Les marchandises ont disparu, les transactions sont absentes des livres comptables, l’entreprise appartient à une compagnie qui appartient à une autre compagnie qui appartient à un prête-nom et leur avocat est tenu au secret professionnel.

Alors, avec patience et persévérance, ils ont pu, ensemble, dénouer un à un les fils qui ont permis de démontrer l’existence d’un stratagème bien rôdé dont les profits reposaient dans une banque suisse ainsi qu’aux Îles Vierges. Cent soixante témoins et victimes ont été rencontrés pour établir cette preuve. À certains moments, nos récipiendaires ont pu compter sur le support de leurs collègues. Il n’en reste pas moins que si l’orchestre joue bien, c’est parce qu’il y a un Kent Nagano qui a su en assurer la direction et un premier violon qui a su accorder tout le monde.

Mesdames et messieurs, accueillons deux héros de l’ombre,

Le gendarme Charles Garon et la membre civile Sandy Franco de Vasconcelos, aide-enquêteur.

DEUX MARATHONIENS

« La justice a le bras long ». L’expression ne s’est jamais si bien appliquée que pour l’affaire Cinar qui s’est terminée dernièrement par des peines de prison pour certains de ses administrateurs. Cette saga commence en 1999. Il est alors question d’utilisation de prête-noms pour obtenir d’importants crédits d’impôt fédéral. Quelques mois plus tard, au début de l’an 2000, un nouveau scandale éclate. On parle à ce moment de 122 millions de dollars américains appartenant à Cinar, qui ont été investis dans une société aux Bahamas, sans l’autorisation du Conseil d’administration. La fraude est un acte criminel et l’accusation ne concerne nul autre que le cofondateur de l’entreprise, Ronald Weinberg. En septembre 2003, un sergent de la Division des crimes économiques de la Sûreté du Québec reçoit le mandat de mener l’enquête.

Au cours de l’enquête, une cinquantaine de témoins furent rencontrés pour établir tous les liens. Des perquisitions ont eu lieu à Montréal, Toronto et aux Bahamas. Des milliers de pages de document ont été saisies, puis traitées pour établir la preuve. À un moment, il y a eu jusqu’à 70 policiers qui ont participé à l’enquête, auxquels s’ajoutent le personnel administratif et les professionnels qui les accompagnent. Aucun effort n’a été négligé. Ce fut une longue course à obstacles, faite d’embûches, comme la poursuite de 190 millions de dollars contre des vérificateurs travaillant sur l’enquête. Pourtant, en mars 2011, des accusations seront finalement portées contre quatre personnes. Le montant de la fraude s’élevait alors à 126 millions de dollars américains.

En janvier 2014, l’un des quatre accusés décide de plaider coupable à 10 chefs d’accusation. Les trois autres résistent et leur procès débute en mai 2014. Un journaliste de La Presse dira que « la preuve est gargantuesque ». Commence alors le plus long procès devant jury à s’être déroulé au Canada depuis que ce pays existe. Un total de 34 personnes ont témoigné. L’un de ces témoins fut l’expert-comptable Réjean Deveault. Son témoignage a duré 96 heures, dont la majeure partie en contre-interrogatoire. Monsieur Deveault est, avec monsieur Sylvain Deschamps, l’autre grand artisan de cette enquête sur des hommes qui ont décidé de frauder leur propre compagnie.

Vingt-deux mois après le début des procédures, 13 ans après avoir reçu le mandat de mener l’enquête, le policier peut enfin dire « mission accomplie ». Absolument conscient que pour réussir sa mission la police doit savoir s’entourer des meilleurs experts.
Mesdames et messieurs, saluons deux marathoniens, deux héros de l’ombre :

Le sergent Sylvain Deschamps et Monsieur Réjean Deveault.

LE VOLEUR D’ENFANCE

Certains adultes n’ont aucun respect pour l’enfance. Pire, ils profitent de la confiance des enfants envers les adultes pour les tromper, les trahir, les exploiter. Ils en font des jouets sexuels, de purs objets dont ils brisent parfois la vie à tout jamais. Pour ces prédateurs, Internet a ouvert de nouvelles opportunités. Cachés derrière des pseudonymes et l’anonymat des adresses Web, ils peuvent entrer en contact avec des enfants qui habitent la maison d’à côté, la ville voisine ou un pays étranger.

Le 11 octobre 2013, une fillette de onze ans se présente avec ses parents au poste de la Sûreté du Québec de la MRC du Haut St-François. Ils veulent dénoncer un correspondant anonyme qui a demandé à la jeune fille de se déshabiller devant la caméra de son ordinateur. Dans les semaines qui suivent, cinq autres victimes s’ajouteront à la première plainte, toutes de la même ville. De toute évidence, un prédateur très actif est à l’œuvre.
Appuyé par le module de la cybersurveillance de la Sûreté du Québec, le sergent Martin Gagné finit par découvrir le nom ainsi que l’adresse du suspect. Il obtient un mandat de perquisition et demande alors l’appui de la Division des enquêtes sur les crimes majeurs de la SQ de l’Estrie. Les enquêteurs obtiennent alors une nouvelle information, soit l’activité professionnelle du suspect : il enseigne l’éducation physique dans une école primaire de la région de Sherbrooke.

La perquisition du domicile et, surtout, la saisie de l’ordinateur personnel de l’enseignant vont révéler l’ampleur de ses activités. On trouvera ainsi la trace de plus d’une centaine d’enfants avec qui cet individu est entré en contact au cours des quelques mois précédant la perquisition. L’enquête prend alors une tout autre tournure. Il faut retrouver les victimes pour constituer les preuves qui vont permettre la condamnation de ce prédateur. Soixante-deux victimes (62) victimes provenant de Rimouski comme de Saguenay, de Sherbrooke ou de Trois-Rivières, de la Beauce et même du Nouveau-Brunswick ont pu être identifiés. Tantôt grâce à une inscription sur un chandail ou un autre détail apparaissant sur les films conservés par ce voleur d’enfance. Par la suite, les enquêteurs feront des entrevues avec chacune d’elles. Au bout de ce long travail d’enquête, l’homme sera finalement reconnu coupable de 102 chefs d’accusations criminelles. Au mois d’octobre 2016, il a été condamné à 11 ans de pénitencier.

Grâce à leur engagement envers la protection de nos enfants, à leur patience, à leur professionnalisme pour établir les preuves nécessaires, ils ont mis fin à l’activité pernicieuse d’un prédateur en série.

Les sergents : Marc André Charland, Martin Gagné, Alain Laflamme, Éric Lefebvre, Patrick Munoz et Mathieu Sirois.

CHASSER LE TERRORISME

C’est le propre de la jeunesse que d’être porteur de grands idéaux. Pourtant, on ne peut accepter que ces espoirs de transformer le monde se traduisent par des assassinats à grande échelle, ce que sont les actes terroristes. Aussi, lorsque le 10 avril 2015, l’Équipe intégrée à la sécurité nationale de la GRC reçoit une information à l’effet que deux jeunes adultes manifestent clairement des signes de radicalisation, et qu’ils sont porteurs d’un fort potentiel de violence, la menace est prise très au sérieux. Ainsi nait le projet Sourd. Il faut alors faire appel au Groupe des premiers intervenants, ceux à qui revient la tâche d’agir dans l’urgence pour écarter la menace.

Cette poignée d’une dizaine de personnes travaillera sans relâche pendant 10 jours, sans compter les heures de travail ni les heures de repos, uniquement soucieux d’identifier les suspects, leurs objectifs, les moyens dont ils disposent, avec qui ils sont en contact, à quel endroit ils se trouvent, comment ils se déplacent, quels sont les moyens de communications à leur disposition, est-ce une cellule isolée ou la pointe de l’iceberg? Bien sûr Jack Bauer est capable de faire tout ça tout seul en 24 heures. La réalité est plus compliquée. Il faut des mandats, il faut des ordonnances, donc il faut l’autorisation d’un juge, donc il faut pouvoir présenter des motifs raisonnables solidement appuyés, donc il faut deux équipes de travail, l’une sur le terrain pour amasser l’information qui permet d’étayer les soupçons et une autre qui s’occupe de rédiger les demandes de mandat, de gérer la preuve et d’identifier les pièces manquantes pour convaincre les juges. En tout, c’est plus d’une trentaine de mandats et d’ordonnances qui seront requis pour finalement arriver à faire la perquisition et procéder à l’arrestation des deux suspects avant qu’ils ne passent à l’acte. Car, au moment de l’intervention, on découvrira qu’ils sont effectivement en possession de substances et des plans pour fabriquer une bombe. La preuve révélera également que dans l’impossibilité pour eux de joindre le combat auprès de l’organisation terroriste à laquelle ils s’identifiaient, les deux suspects s’était convaincu de de représenter leur cause en apportant leur guerre en sol canadien.

Pour s’être donné tout entier, dans l’intensité de l’urgence, à leur mission de protéger la vie et la sécurité de leurs concitoyens et leur pays, saluons :

La sergente Marie Eve Lavallée, chef d’équipe, le sergent Mathieu Doyon, chef d’équipe, le caporal Pascal Hébert, superviseur au dossier, le caporal Vincent Roy, superviseur au dossier le caporal Denis Venne, superviseur de l’équipe d’affiants, les gendarmes Jude Martine Louisma et Keven Rouleau, enquêteurs-chefs du dossier, les gendarmes Maryse Robert et Olivier Brouillard, enquêteurs,
le gendarme Jean-Sébastien Petit, affiant principal, le gendarme Tarek Mokdad, expert en terrorisme et la membre civile Geneviève Coulombe, aide-enquêteur.


Sauvé de la noyade par des policiers

Mike Jérôme Ruest se rendait au travail un peu avant 5 h lorsqu’il s’est endormi au volant de son camion, sur la route 132, à la hauteur de Sainte-Angèle-de-Mérici. « Lorsque j’ai rouvert les yeux, il était trop tard, j’étais dans les airs » confiait-il par la suite. Après être tombé à l’eau, son véhicule a aussitôt commencé sa dérive pour se retrouver au centre de la rivière. Ce sont des témoins qui ont contacté les services d’urgence après avoir été alertés par les phares allumés dans la rivière.

« À force de rage, j’ai réussi à briser mon banc. Mais j’étais incapable d’enlever ma ceinture de sécurité. J’ai tellement forcé que j’ai eu des fêlures aux mains et aux côtes, et une déchirure à un rein », de confier la victime de l’accident. Il entendit soudainement frapper aux vitres, c’était le policier Gilles Dionne, de la Sûreté du Québec, debout sur la voiture en plein milieu de la rivière, qui tentait de l’atteindre. Avec sa collègue Élizabeth Carrier, le sergent Dionne est intervenu quelques minutes à peine après avoir reçu l’appel d’urgence.

Bien conscients de l’urgence d’agir, ils constatent rapidement qu’ils ne peuvent se résoudre à attendre l’arrivée de renforts. Avant de sauter à la rivière pour intervenir, le policier Dionne a pris soin d’attacher une corde autour de sa taille, un geste essentiel compte tenu du fort courant à cet endroit. L’agente Carrier pour sa part retiendra la corde. En attendant que les pompiers arrivent, le policier s’est assuré que la tête de la victime qui avait perdu connaissance ne sombre pas dans l’eau.

Vêtus d’une combinaison prévue pour intervenir en eaux froides, des pompiers sont ensuite rapidement intervenus. Aidés du policier Dionne, ils ont réussi à embarquer la victime dans un bateau.

Les lauréats sont : de la MRC de La Mitis, Gaspésie/Les Îles, deux membres de la Sûreté du Québec, le sergent Gilles Dionne et la policière Élizabeth Carrier.
Démantèlement d’un vaste réseau de fraude par cartes bancaires
Projet Lorgnette

Cette enquête fut entamée en août 2012 pour démontrer rapidement les ramifications d’un vaste réseau spécialisé dans la fraude par cartes bancaires en sol québécois, canadien et à l’international. L’organisation disposait de plusieurs cellules qui œuvraient en modifiant des manettes de terminaux de point de vente, en fabriquant des cartes contrefaites et en les utilisant dans des guichets automatiques à l’échelle internationale.

La planification pour l’utilisation de terminaux de point de vente modifiés et l’utilisation des cartes contrefaites à l’étranger se faisaient au Québec. Les pièces pour modifier les terminaux étaient fabriquées au Québec et acheminées ensuite en Chine pour la production en grande quantité.

Cette organisation criminelle s’est rendue en France au début de l’année 2013 pour faire l’installation de manettes modifiées. Quatre membres de l’organisation furent arrêtés en mars de la même année pour le vol de terminaux et l’enquête de la Brigade des fraudes de la police judiciaire de Paris a démontré qu’une centaine de manettes ont été saisies entre juillet 2012 et mars 2013. Les pertes subies s’élèvent à plus de 2,2 millions d’euros.

Le service des Enquêtes économiques de la Sûreté du Québec a collaboré avec la Brigade des fraudes de la police judiciaire de Paris pour l’identification de suspects impliqués dans cette fraude. Pour mener à terme le projet et obtenir des éléments de preuve nécessaires pour accuser des membres de cette organisation criminelle, il a fallu développer des partenariats avec la France, l’Allemagne et les États-Unis. Le ratissage policier a eu lieu à la fin de 2013 avec l’arrestation de 15 individus reliés à l’organisation et impliqués dans la fraude par cartes de paiement.

La divulgation finale de la preuve a eu lieu en 2014. Le 21 octobre 2014, le Projet Lorgnette fut présenté à Plattsburgh devant des policiers de New York State Police des environs de Plattsburgh, des membres du Service des douanes et de la protection des frontières des États-Unis et des agents du FBI.

Le Service de police de la Ville de Laval ainsi que le Service de police de l’agglomération de Longueuil ont participé au projet.

Les lauréats sont, de la Sûreté du Québec : le lieutenant François Gaudet, la sergente‑enquêteuse Michèle Boily, la sergente gestionnaire Caroline Chiquette et le sergent-enquêteur Jean Barnett. Du Service de police de la Ville de Laval : le sergent‑détective François Dumais. Et du Service de police de l’Agglomération Longueuil : le sergent-détective Philippe St-Cyr. Le sergent-enquêteur Jean-François Chénier ainsi que la sergente-enquêteuse Karine St-Jean de la Sûreté du Québec sont aussi honorés aujourd’hui, mais ils n’ont malheureusement pas pu se déplacer pour assister au Gala.

Enquête policière faisant suite à la publication du rapport du Vérificateur général du Québec – Projet Claudia (GRC) et Projet Doyen (SQ)

En juin 2007, le ministre responsable des Affaires intergouvernementales canadiennes du gouvernement du Québec a fait parvenir au Directeur général de la Sûreté du Québec une demande d’enquête concernant les faits allégués dans le rapport du Vérificateur général du Québec sur les dépenses de l’ancienne Lieutenante-gouverneure du Québec.

De son côté, la ministre responsable du Patrimoine canadien et de la condition féminine a fait la même démarche auprès de la Commissaire adjointe et responsable de la Division C, à la Gendarmerie royale du Canada.

Ce dossier a été confié à une équipe de policiers provenant du service des Enquêtes sur les crimes économiques de la Sûreté du Québec et de la Gendarmerie royale du Canada. L’enquête portait sur un mandat de 10 ans de la Lieutenante-gouverneure, Mme Lise Thibault. Elle impliquait les gouvernements de Québec et d’Ottawa.

Les enquêteurs ont dû apprivoiser l’univers gouvernemental ainsi que les systèmes de réclamations et de subventions propres aux deux paliers de gouvernement. La preuve documentaire accumulée était volumineuse et a nécessité une analyse minutieuse qui s’est étendue sur plusieurs mois. La tâche de l’experte-comptable a été colossale et son rapport déterminant pour les conclusions de l’enquête.

L’enquête a permis de déposer quatre chefs d’accusation de fraude, deux chefs de fabrication et usage de faux et deux chefs d’abus de confiance envers les gouvernements fédéral et provinciaux. Le succès de ce dossier repose en bonne partie sur le procureur au dossier, Me Marcel Guimont, qui a su mener le dossier à travers les embûches d’une façon exemplaire.

Le 30 septembre dernier, l’accusée a été condamnée à une peine de 18 mois d’incarcération et à rembourser 300 000 $ aux deux paliers de gouvernement. L’ex-Lieutenante-gouverneure a interjeté appel de la peine.

Les lauréats sont :
De la GRC : le caporal Jean-Maurice Ouellette (retraité), le caporal Jean-Alexandre Bouchard et le sergent Éric St-Cyr.
De la SQ : le sergent superviseur Serge Lachance, le sergent Jean-Michel Néron et le sergent Robert Anctil (retraité).
Et Mme Jacinthe Senneville, experte-comptable à la Sûreté du Québec. Une plaque sera remise à cette dernière.

Sauvés in extremis des flammes

La famille de Brigitte Loiselle et de Denis Dion se relève peu à peu de l’incendie qui a complètement ravagé leur résidence de Wyse, la nuit du 10 décembre dernier. Grâce à la vigilance de deux agents de la Sûreté du Québec du Poste de Témiscaming, leur vie a été sauve.

Cette nuit-là, vers 2 h 30, les agents entendent un gros bruit et aperçoivent que, sur le chemin Wyse, il y a un garage qui flambe et le feu commence à se propager à la maison qui est tout près. Les agents se rendent immédiatement de l’autre côté, en Ontario, et demandent qu’on avise l’OPP, ainsi que les pompiers de l’Ontario. Le chemin Wyse est à Thorne en Ontario, une municipalité riveraine du Lac Témiscamingue qui sépare le Québec et l’Ontario.

En apercevant le côté de la maison en flammes, l’agent Kasysongdeth, accompagné de l’agent Bastien, entrent dans la maison et réveillent tous les occupants, pour ensuite procéder à leur évacuation.

Les agents Kasysongdeth et Bastien procèdent ensuite à l’évacuation de la maison de l’autre côté de celle déjà brûlée, qui était plus près. Les pompiers arrivent et prennent en charge l’incendie alors que les ambulanciers et les policiers de l’OPP arrivent ensuite et prennent en charge le reste de l’intervention. Dans la maison se trouvaient les deux parents, leurs trois enfants, ainsi que leur petit-fils de cinq mois seulement. La maison a été une perte totale et tous les cadeaux de Noël de la famille sont partis dans les flammes.

Si les agents Kasysongdeth et Bastien n’avaient pas été aussi rapides à intervenir, s’ils n’avaient pas fait preuve de beaucoup de courage dans cette situation où chaque seconde comptait et où chaque seconde pouvait faire la différence entre la vie et la mort, il y a fort à parier qu’un drame humain se dessinait.

S’ils avaient simplement avisé la police de l’Ontario, ce qui aurait été un choix tout à fait normal compte tenu de la géographie du territoire, les choses se seraient déroulées autrement. Ils ont fait le choix de se dépasser et d’intervenir sans se poser de questions.

Les lauréats sont, de la Sûreté du Québec : les agents Patrick Kasysongdeth et Guillaume Bastien.

Couple trahi par leur Mercedes

Entre décembre 2012 et mai 2014, Saint-Lazare a été la cible d’une vague d’introductions par effraction. Les voleurs s’attaquaient à des résidences cossues de plusieurs autres municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal qui sont desservies par la Sûreté du Québec et des corps de police municipaux. En chiffres, on parle au total de 70 introductions par effraction, pour des vols totalisant 1 035 008,95 $.

En mars 2013, les enquêteurs de la Sûreté du Québec ont trouvé un indice sur les images des caméras de surveillance d’une maison qui venait d’être cambriolée en voyant arriver une Mercedes qui n’appartenait pas aux propriétaires. Une femme avec un capuchon en fourrure en descend. Elle regarde dans les fenêtres et le système d’alarme est coupé peu de temps après.

Les voleurs avaient toujours le même modus operandi. Grâce au Registre des entreprises du Québec, le couple ciblait les maisons de gens d’affaires partis en voyage. Après une séance de repérage, les tourtereaux s’assuraient que les propriétaires étaient absents et seraient ensuite revenus couper les fils des systèmes d’alarme.

Cette voiture a mené les limiers à une femme de 27 ans et à son mari Jimmy Simard-Patry, 30 ans, qui font maintenant face à plus de 70 chefs d’accusation de complot, introductions par effraction pour commettre un vol et possession d’outils de cambriolage.

Rien n’a été laissé au hasard pour épingler le couple de cambrioleurs : balise de localisation GPS placée sous la Mercedes, filature, perquisition au condo du couple et géolocalisation de leur iPhone.

Un nombre incalculable d’heures ont été nécessaires à la mise en œuvre et à l’interpellation des contrevenants.

Le principal suspect Jimmy Patry Simard a écopé de cinq ans de prison pour les vols, alors que sa conjointe Elyanne Miller de deux ans. Un troisième suspect est en attente de son procès.

Sans l’acharnement du sergent-enquêteur Gordon Hunter, ces voleurs sans scrupule continueraient à profiter d’un train de vie princier au crochet de leurs victimes.

Le lauréat est, de la Sûreté du Québec : le sergent-enquêteur Gordon Hunter.

Opération de ratissage qui sauve une vie

Le 5 février 2015, vers 21 h, l’équipe de patrouille menée par le sergent Dany Bédard, du Poste de la MRC d’Abitibi-Ouest, reçoit l’appel du 911 pour la disparition de M. Maxime Roussy-Vaillancourt. Il aurait quitté la résidence familiale depuis plus de deux heures, très peu vêtu. Ses proches s’inquiètent pour sa sécurité, à la suite de l’expression d’idées noires dans les dernières semaines de la part du disparu.

Le sergent Bédard mobilise alors toute son équipe, soit les agents Patrick Petit, Jésabel Blanchette et Marc-Antoine Noël, car la situation s’avère difficile pour le disparu dans le contexte, et décide de faire débuter des recherches terrestres et locales par les agents Noël et Blanchette pendant que l’agent Petit et lui s’occupent de la partie prise de plainte et enquête de la situation.

En faisant leur opération de ratissage, les agents Noël et Blanchette aperçoivent des traces de pas dans la neige qui pourraient correspondre au disparu et qui se dirigent dans un sentier de motoneige. Les agents décident de s’y rendre à pied avec peu d’équipements de base.

Après avoir marché trois kilomètres dans ce sentier, ils y trouvent M. Roussy-Vaillancourt qui gisait au sol dans la neige, très peu vêtu, par une nuit glaciale. Ils contactent alors leurs collègues qui alertent les services d’urgence, dont le traîneau d’évacuation médicale, ainsi que les pompiers.

Pendant toute cette période, les agents ne peuvent déplacer le disparu car M. Roussy‑Vaillancourt mesure 1,90 mètre et pèse environ 120 kilos. Ils décident donc, à l’aide de l’agent Petit, de le réchauffer, car il est en hypothermie avancée; le mercure indique -30 degrés Celsius. Les policiers mettent leur manteau sur la victime et se mettent à frotter son corps pour favoriser la circulation sanguine afin de le réchauffer. Ces manœuvres durent plus d’une heure.

Pendant ce temps, le sergent Bédard attend le traîneau au bord du chemin. Lorsque celui-ci arrive, il n’y a pas de motoneige pour se rendre à la victime; le policier se rend donc chez un citoyen avec la voiture patrouille afin de le réveiller et réquisitionne sa motoneige qui permet finalement aux services d’urgence de se rendre au chevet de la victime.

À l’hôpital, la victime fut mise hors de danger par le service médical malgré l’amputation de quatre doigts et d’un pied. Le médecin traitant a mentionné aux policiers qu’ils avaient vraiment sauvé la vie de M. Roussy-Vaillancourt par leur intervention.

Les lauréats sont, de la Sûreté du Québec : le sergent Dany Bédard, ainsi que les agents Patrick Petit, Jésabel Blanchette et Marc-Antoine Noël.

Un pilier du Programme de sensibilisation à la Sécurité nationale de la GRC

Les menaces à la sécurité nationale peuvent se présenter sous diverses formes. Le Canada n’est pas à l’abri. En collaborant, en sachant reconnaître les signes d’une menace et en sachant quoi faire des informations qui sont portées à notre connaissance, nous pouvons changer le cours des choses et assurer notre sécurité collective.

Bien que les idéologies et les motivations puissent être différentes, les terroristes ont tous un élément en commun : ils planifient leurs attentats. Cette planification laisse des traces qui peuvent devenir décelables dans les jours, les semaines ou les mois qui précèdent un attentat. La découverte de l’un de ces indicateurs, mis dans un contexte plus large, pourrait contribuer à éviter un attentat.

Le sergent Hakim Bellal est affecté au Programme de sensibilisation à la Sécurité nationale de la GRC depuis 2011 et, de décembre 2012 à mars 2014, il a occupé seul le poste de coordonnateur du programme. Depuis, d’autres ressources se sont jointes à lui. Le sergent Bellal a accompli énormément d’activités et a surpassé plusieurs objectifs du programme, et ce, dans les trois volets de sensibilisation, soit la formation de policiers, les ateliers de sensibilisation du secteur privé et la prévention pour les communautés incluant la radicalisation menant à la violence.

Ainsi, il développe avec les enquêteurs les stratégies d’approche de prévention auprès des sujets d’enquête et des membres de leur famille. Il a une excellente connaissance et compréhension de l’environnement de la sécurité nationale. Le sergent Bellal s’implique beaucoup dans la communauté. Il a aidé Ali Nestor et son organisme, Les Princes de la rue, en organisant une collecte de fonds et en obtenant des ordinateurs et des dictionnaires pour les jeunes qu’Ali Nestor aide à se reprendre en main et retourner aux études. Il a participé à des journées de soccer avec les jeunes de Montréal organisées par le SPVM. Il contribue à l’organisation des soupers « Briser le jeûne » durant le Ramadan et des journées de « Police académie junior ».

Le sergent Bellal a contribué, par sa connaissance pointue des questions de sécurité nationale et son implication communautaire hors du commun, à faire briller le Programme de sensibilisation à la Sécurité nationale de la GRC.

Le lauréat est : Hakim Bellal de la Gendarmerie royale du Canada.
Innocentes victimes important de la cocaïne à leur insu

Projet Cellophane

Le Projet Cellophane est une enquête de la section des stupéfiants de Montréal, de la Gendarmerie royale du Canada, initiée en février 2013. Dans le cadre de ce projet, les enquêteurs ont démontré que des victimes étaient recrutées à l’aide de techniques d’hameçonnage Internet. Elles étaient sollicitées par l’organisation criminelle afin de leur soutirer de l’argent pour toucher un héritage, toucher une somme d’argent gagnée lors d’un tirage ou pour transférer une somme d’argent d’un pays étranger vers le Canada.

Après avoir recueilli d’importants montants d’argent de la part des victimes, l’organisation criminelle passait à un niveau encore plus odieux. Les victimes étaient rencontrées par deux ressortissants nigériens, dans un hôtel de Montréal.

Le duo montrait une valise de billets de banque altérés par de l’encre et faisait la démonstration qu’un produit chimique pouvait en redonner l’aspect d’origine. Le duo affirmait ne pas posséder la quantité nécessaire à la transformation des billets et il suggérait aux victimes de voyager en Amérique du Sud pour en rapporter la quantité nécessaire. Les victimes, qui acceptaient, étaient utilisées comme mules et rapportaient à leur insu des kilogrammes de cocaïne à l’intérieur de leurs bagages.

Toujours dans le cadre de ce projet, les enquêteurs ont identifié 18 innocentes victimes de cette organisation criminelle. Des victimes qui ont été arrêtées et, pour plusieurs d’entre elles, accusées et incarcérées soit au Canada, aux États-Unis, au Pérou ou en Équateur. Grâce aux efforts soutenus des enquêteurs, plusieurs victimes ont heureusement pu être libérées de prison et voir les accusations retirées.

Le 3 mars 2015, suivant l’enquête préliminaire, les deux accusés ont plaidé coupable à six chefs d’accusation dont importation de cocaïne et complot. Le 7 mai 2015, les coaccusés ont été condamnés à des peines globales de 14 ans de prison sur le chef de complot d’importation ainsi que des peines de huit ans sur chacun des cinq chefs d’importation et de tentatives d’importation à purger de façon concurrente.

N’eût été de la persévérance du caporal Crête et des gendarmes Turcot et Smith dans cette enquête, les citoyens canadiens arrêtés en possession d’importantes quantités de cocaïne seraient toujours incarcérés. N’eût été aussi du travail d’analyse que M. Pierre Gauthier, membre civil à la GRC, a effectué en préambule du projet Cellophane et des informations sur le modus operandi de l’organisation criminelle visée par l’enquête contenues dans son rapport d’analyse, il y a fort à parier que le Projet Cellophane ne se serait pas déroulé d’aussi brillante façon.

Les lauréats sont, de la Gendarmerie royale du Canada : le caporal Martin Crête, les gendarmes Chris Smith et Dany Turcot, ainsi que M. Pierre Gauthier, analyste et membre civil à la GRC. Une plaque sera remise à ce dernier.


Le 16e Gala des Prix Policiers du Québec a rendu hommage à 34 policières et policiers et deux civils qui œuvrent dans le domaine policier à l’Hôtel Marriott Château Champlain à Montréal. Les membres du Conseil de Gouvernance ont souligné le dévouement et le travail exceptionnel accompli par des policières et policiers de partout au Québec. Près de 300 invités provenant de tous les horizons ont participé à ce gala. M. Gino Paré, policier et ex-récipiendaire d’un Cristal, a agi cette année à titre de maître de cérémonie.

Ces policières et policiers ont reçu le Cristal des Prix Policiers du Québec pour s’être illustrés par leur courage, leur esprit d’équipe, leur persévérance et leur engagement auprès de leur communauté. Il s’agit de :

L’École maritime d’Haïti

L’Organisation des Nations Unies est très présente en Haïti. Entre autres, elle soutient le développement des forces policières dans ce pays. En 2012, l’ONU charge une équipe de policiers canadiens de superviser et d’effectuer le mentorat de la garde côtière haïtienne. À leur arrivée en mission, après avoir fait une appréciation de la situation, les policiers canadiens ont réalisé que leur mandat devait être axé sur la formation des garde-côtes.

En 6 mois, les réalisations de l’équipe maritime, avec l’aide de la police haïtienne, étaient déjà des plus intéressantes :

  • Un livre de formation de 400 pages adapté aux navires haïtiens;
  • La création de supports pédagogiques
  • Et la formation de deux instructeurs haïtiens capables de poursuivre le programme après le départ des policiers canadiens.

Après 8 mois, les réalisations étaient des plus impressionnantes :

  • La mise en place d’une formation complète théorique et pratique d’une durée de 34 jours
  • Et l’accueil du premier groupe de 24 cadets.

Au bout de 10 mois, les réalisations de l’équipe maritime furent tout simplement exceptionnelles avec les efforts déployés pour créer un simulateur informatique de navigation. Imaginez : ils ont adapté et modifié un programme informatique à une console nautique achetée aux États-Unis, payée par les membres de l’équipe. Par la suite, ils ont couplé la console à un socle de navigation restauré provenant d’un navire abandonné. Le tout branché à un ordinateur portable et à un écran vidéo dans la salle de formation. Grâce à eux, l’École maritime de la police haïtienne est maintenant une réalité.

Deux hommes sont à l’origine de ce geste d’humanité, de solidarité et de professionnalisme, il s’agit du Sergent François Dubeau de la Sûreté du Québec et du gendarme Carl-Eric Lippke de la Gendarmerie royale du Canada.

Le projet COMBATIVE

Le Canada est un grand pays où bien des gens, de partout dans le monde, aimeraient bien pouvoir venir s’installer. Ce rêve d’une vie meilleure en allant vivre ailleurs, il y a aussi des gens pour l’exploiter. Au cours de l’année 2012-2013, une vaste enquête a été menée pour mettre fin au trafic d’êtres humains qui se passait sur le territoire du Québec. La souche de ce trafic prenait racine en Roumanie et poussait en direction du Canada en passant par le Mexique et les États-Unis pour finir au Québec en passant par des routes non gardées dans la région de Stanstead et de Trout River ainsi que par les voies maritimes sur la réserve d’Akwesasne.

Les principaux suspects responsables des passages de clandestins furent identifiés et arrêtés au cours de l’année 2013. Il en est résulté des périodes d’incarcération et, ultimement, leur déportation. Depuis la conclusion dudit projet, aucune entrée illégale de ressortissants roumains vers le Canada n’a été répertoriée.

En luttant contre l’immigration illégale, on s’assure que dans ce pays il n’y a que des citoyens libres et égaux en droit. De la Gendarmerie royale du Canada :

Le sergent Maxime St-Fleur, les gendarmes Jonathan Racicot, Victor De Moura, Dominique Boulianne, Cristian Dragan et la caporale Mélanie Hammond. Une plaque honorifique est remise à la membre civile Adriana Dragan.

Le 15e Gala des Prix Policiers du Québec a rendu hommage à 40 policières et policiers et deux civils qui œuvrent dans le domaine policier à l’hôtel Marriott ChâteauChamplain à Montréal. Les membres du Conseil de Gouvernance ont souligné le dévouement et le travail exceptionnel accompli par des policières et policiers de partout au Québec. Près de 300 invités provenant de tous les horizons ont participé à ce gala. M. Pierre Légaré a agi, encore cette année, à titre de maître de cérémonie.

Ces policières et policiers ont reçu le Cristal des Prix Policiers du Québec pour s’être illustrés par leur courage, leur esprit d’équipe, leur persévérance et leur engagement auprès de leur communauté. Il s’agit de :

PROJET COCHE
La patience et une éthique de travail rigoureuse ont porté fruits pour les quatre membres de la GRC qui ont dirigé le très important projet Coche entre 2008 et 2012 – une enquête complexe qui a permis de déposer des accusations de corruption contre des fonctionnaires fédéraux de Montréal qui avaient enfreint la loi et trahi la confiance du public, mais qui a aussi permis de traduire en justice le célèbre homme d’affaires montréalais Tony Accurso et son associé,Francesco Bruno, tous deux accusés de fraude commerciale.

L’équipe Coche a travaillé étroitement avec les enquêteurs de l’Agence du revenu du Canada à Montréal, où des plaintes concernant des employés corrompus circulaient depuis plusieurs années. En fin de compte, plusieurs centaines d’accusations criminelles ont été portées contre un grand nombre d’employés de l’ARC. Neuf de ces employés font actuellement l’objet de 65 chefs d’accusation, tandis que plusieurs autres ont été congédiés.

Le projet Coche est un exemple classique des résultats exceptionnels que peuvent produire le dur labeur, l’attention au détail et l’analyse minutieuse des données de cette équipe infatigable de policiers qui ont souvent mené leur enquête avec des ressources humaines limitées et qui ont fait plus que leur simple devoir pour produire des résultats solides. L’enquête s’est aussi avérée de très haut niveau, alors que Tony Accurso fait finalement face à des accusations pour activités criminelles, ce qui a fait l’objet de fortes mobilisations médiatiques.

Félicitations aux Gendarmes Pierre Breton et Richard Zaour ainsi qu’au Sergent Christian Sabourin et au Sergent d’état-major Patrick Marinilli.

PROJET ARGENT
La géographie ne connaît pas de frontières lorsque des organismes d’application des lois de divers pays et juridictions s’associent pour pincer des malfaiteurs – et le projet Argent montre justement à quel point la coopération peut produire les résultats que tous recherchent. L’enquête a été ouverte grâce à un tuyau de l’agent Patrick French de la police deLaval en juin 2010, à la suite de sa rencontre avec Claude Gourgue de la GRC à Saint-Jérôme pour échanger quelques informations concernant une bande criminelle organisée opérant à Laval. L’agent French surveillait les activités du gang depuis 2008 et croyait posséder suffisamment de renseignements pour permettre à la GRC de réclamer d’autres travaux d’enquête.

Le caporal Gourgue avait été informé que le gang était impliqué dans le trafic de stupéfiants et que le leader du groupe était propriétaire d’une maison évaluée à 800 000 $ à Saint Sauveur et conduisait une Porsche. Un mois plus tard, le caporal Gourgue apprenait que la DEA faisait enquête sur les activités d’un trafiquant de drogue canadien nommé Cosmo, lequel avait été retracé à Laval et identifié comme étant Jimmy Cournoyer, le tristement célèbre chef de l’organisation criminelle pointée du doigt par Patrick French. D’autres travaux conjoints entre la GRC et le Service de police de Laval ont conduit à une opération de surveillance des membres du gang qui s’apprêtaient à déplacer un chargement de drogues dans trois sacs de hockey. Dans une descente, les agents ont mis la main sur 100 kilos de cannabis. Quelques jours plus tard, un mandat a permis aux policiers de mettre à jour une installation de culture dans un entrepôt appartenant au gang. Grâce à la saisie et aux arrestations, les agents des deux côtés de la frontière ont pu identifier chaque membre du gang et ainsi procéder à des arrestations majeures.

La DEA a particulièrement bien réussi à établir un lien entre Cournoyer et la forte activité de gangs à New York où, supposément, il était à la tête d’un important réseau de trafic de drogue depuis 2007, expédiant des stupéfiants à partir de Montréal vers les États-Unis, en passant par la réserve autochtone d’Akwesasne près de Cornwall.

Grâce à la détermination et à la collaboration de tous les agents des divers organismes un gang de criminels qui transportaient des stupéfiants à travers les États-Unis et le Mexique a été démantelé. L’enquête a prouvé, une fois de plus, que le travail ingénieux des policiers et le travail d’équipe produisent des résultats concrets.

Caporal Claude Gourgue et Constable Patrick French, Service de police de Laval.

PROJET ASSELIN
Le projet Asselin a commencé après que des enquêteurs aient constaté que, étrangement, le montant de la faillite de l’entrepreneur Éric Asselin ressemblait très étroitement à ce qu’il avait illégalement obtenu grâce aux investissements de Norbourg, et à ce que certains investisseurs avaient perdu dans la frauduleuse affaire Norbourg. Du total de 1 069 000 $ déclaré par Asselin, la quasi-totalité avait été obtenue grâce à son association avec Norbourg.

Le problème était qu’Asselin avait signé un accord d’immunité avec la GRC en contrepartie de la dénonciation de ses anciens partenaires. L’astuce consistait donc à identifier les éléments non couverts par l’accord – des éléments qui auraient pu soutenir la preuve que la faillite d’Asselin était aussi frauduleuse que la société dont il était naguère le vice-président. La tâche était difficile, puisque les détails saillants de la douteuse faillite personnelle d’Asselin et de ses activités pendant qu’il était chez Norbourg étaient si étroitement reliées.

Le travail des enquêteurs était entravé par un manque de ressources. Il a fallu plus d’un an à l’enquêteur en chef, travaillant seul, pour obtenir de l’aide, et des voies possibles de poursuite ont dû être abandonnées complètement puisqu’il n’y avait pas suffisamment de personnel pour surveiller les activités d’Asselin. Des milliers de documents devaient être examinés – certains provenant des fiduciaires de Norbourg et d’autres du syndic personnel d’Asselin – et placés dans des piles distinctes afin d’éviter de compromettre l’enquête. Pour aggraver la situation, trois avocats différents, chacun avec différents niveaux de connaissance du dossier, allaient et venaient, ramenant à chaque fois les enquêteurs à la case départ.

Mais il a été découvert que les meilleurs témoins de la fraude étaient des membres de la famille d’Asselin qui avaient investi des sommes étonnamment semblables à celles non déclarées dans la faillite personnelle d’Asselin et qui, en dépit du fait qu’ils ne connaissaient aucunement les intentions de leur honorable parent, étaient disposés à s’incriminer eux-mêmes s’ils devaient être appelés à témoigner. Mais, quoi qu’il en soit, les enquêteurs ont néanmoins procédé à leur arrestation et obtenu avec un vif succès leurs versions des événements, et ce, malgré les objections du procureur qui ont heureusement été écartées.

Il s’ensuivit une compilation complexe de 10 000 pages de transactions bancaires en plus de  4 458 fichiers numériques. Et il fallait aussi obtenir l’autorisation d’ouvrir les dossiers scellés des fiduciaires. L’autorisation de la Couronne aura été, en elle-même, très difficile et pour le moins peu orthodoxe. Mais les efforts des enquêteurs ont porté fruits alors qu’une somme de près de 400 000 $ a été localisée dans un fonds en fiducie d’un avocat montréalais qui avait jusqu’alors échappé au contrôle du syndic, montant qui a subséquemment été saisi. Asselin a plaidé coupable et a été condamné à 3 ans d’emprisonnement, évitant ainsi un procès coûteux.

Environ 75 pour cent des fonds détournés ont finalement été récupérés, et la somme dissimulée au syndic s’élèvera probablement à près de 1 million $ – pas mal du tout pour une folle affaire de faillite frauduleuse.

Caporal Alain Gagné (à la retraite), Gendarme Dominic Perron et Gendarme Ariane Forget.

PROJET CUBAIN
Le projet Cubain de la GRC a conduit en 2006 à une enquête sur Gilbert Kelly, un trafiquant de cocaïne connu, et a dévoilé comment M. Kelly comptait dissimuler le produit considérable de ses crimes. Au centre de l’enquête se trouvait un condominium de Montréal et son contenu, acheté sous le nom de Mireille Kelly, la sœur du suspect qui, avec son mari, étaient propriétaires d’un magasin à grande surface de Longueuil, une explication pratique de la provenance des actifs requis pour acheter et meubler la propriété.

Parce que l’enquête sur les activités criminelles de M. Kelly était en cours à l’époque de l’acquisition du condo, l’Unité mixte des produits de la criminalité (UMPC) de la GRC avait dû retarder la vérification publique de la transaction de manière à ne pas attirer l’attention de son suspect, sur qui les sources avaient fourni suffisamment de renseignements pour obtenir une ordonnance de restriction à l’égard du condo en question. Mais, le 7 décembre 2006, le suspect étant hors du pays, les enquêteurs ont pris des mesures et obtenu des renseignements du Registre foncier du Québec confirmant que le condo était au nom de la sœur du suspect, laquelle a été par la suite avisée de l’ordonnance.

Les enquêteurs ont commencé à examiner la preuve de toute opération, aussi minuscule soit-elle, qui puisse compromettre M. Kelly comme étant le véritable propriétaire du condo, vérifiant même le moindre achat chez les divers détaillants, ainsi que l’ameublement plus substantiel de l’intérieur du logement. Leur travail minutieux a confirmé qu’il était le suspect et un compagnon, et non la sœur, avait vraisemblablement effectué les achats à l’aide d’importantes sommes d’argent comptant, et avait aussi payé pour les modifications des lieux, mais sous le nom de la sœur.

Les enquêteurs de l’UMPC ont également obtenu suffisamment d’informations pour identifier les témoins qui aideraient à incriminer Mireille Kelly et prouver qu’elle avait fait de son mieux pour taire sa complicité dans les transactions.  Ces faits ont été présentés à la Cour et une saisie avant jugement a été obtenue, en dépit du fait que l’accusé était à l’étranger et n’avait pas encore été déclaré coupable de méfait. La sœur du suspect a tenté par de nombreuses procédures juridiques de récupérer le condominium, mais en vain. Cependant, parce qu’elle avait investi 70 000 $ pour son acquisition et payé les frais de copropriété ainsi que les taxes municipales et scolaires, elle a exigé le remboursement d’un montant total de 78 000 $, en vertu de l’article 461,31 du Code pénal qui permet à une tierce personne, agissant de bonne foi, de prendre de tels recours.

Sauf que, dans le cas de Mireille Kelly, l’UMPC avait obtenu des informations démontrant qu’elle était bien au fait des activités criminelles de son frère et qu’elle lui avait même rendu visite en prison. Il pourrait également être démontré qu’elle savait que son frère n’avait aucune source légitime de revenu et qu’elle aurait pu facilement déduire que le loyer qu’il lui versait provenait de profits tirés de ses activités de trafic de stupéfiants. En bref : la sœur de M. Kelly s’est à peine qualifiée de tiers agissant de bonne foi, ce qui a plus tard été confirmé en appel devant la Cour suprême. En rejetant tout remboursement de fonds, le tribunal a pris une décision importante en interdisant à toute tierce partie de se déclarer innocente d’actes répréhensibles simplement parce qu’elle ferme les yeux pour ne pas les voir.

En outre, les activités de surveillance électronique et un agent d’infiltration civil avaient rassemblé suffisamment d’informations quant à la nature précise des activités illicites de Gilbert Kelly, et de sa participation active dans l’importation de cocaïne, pour obtenir une mise en accusation. Un mandat d’arrêt contre lui est toujours en vigueur et son condo a été vendu pour la somme de 385 000 $.

Caporal Lyse Lévesque, Caporal Marie-Hélène Côté (à la retraite), Caporal Jean Harrison, Gendarme Ann Marcotte et Pierre Roy, Service des poursuites pénales du Canada.

PROJET COMPTABLE
Bien que le projet Comptable impliquait plus d’une douzaine d’enquêteurs tout au long de ses quatre années de travail, les quatre membres de la GRC qui sont aujourd’hui honorés se distinguent par leur intense participation et leur recherche méticuleuse dans une affaire de fraude commerciale majeure impliquant des transactions sur des biens immobiliers commis par un groupe de cinq personnes, qui avaient escroqué le gouvernement fédéral et des banques d’environ 18 millions $ par le biais de 80 fausses transactions.

L’importante enquête menée par l’Unité des fraudes graves de la Section des délits commerciaux de la Division C de la GRC a permis d’identifier au moins deux des individus impliqués dans plusieurs cas de fraudes hypothécaires. Kinh Ho Quan, 56, et Hermel Bossé, 58, tous deux résidents de Montréal, ont été arrêtés et inculpés de fraude de plus de 5 000 $.

Les accusés ont réussi à contourner les contrôles et les normes de l’industrie immobilière dans le but de frauder des particuliers, de nombreuses institutions financières et le gouvernement du Canada, y compris la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) qui fournit l’assurance-prêt hypothécaire.

En échange de quelques milliers de dollars, et sous prétexte de renforcer leur cote de crédit, les accusés recrutaient des individus qui acceptaient d’agir comme prête-noms dans l’acquisition de propriétés qui devaient être vendues à profit peu de temps après.

Les enquêteurs du projet Comptable ont réussi à dénouer ce stratagème très complexe en utilisant le bon vieux travail policier et leur détermination à toute épreuve, d’où leurs nominations aux Prix Policiers du Québec 2013.

Caporal Mark David, Gendarme Martine Louisma, Gendarme Nikolay Toshkov et Alexandra Samson.

Le 14e Gala des Prix Policiers du Québec a rendu hommage jeudi à 31 policières et policiers à l’hôtel Marriott Château Champlain à Montréal.

Les membres du Conseil de Gouvernance ont souligné le dévouement et le travail exceptionnel accompli par des policières et policiers de partout au Québec. Plus de 300 invités provenant de tous les horizons ont participé à ce gala. M. Pierre Légaré a agi, encore cette année, à titre de maître de cérémonie.

Ces policières et policiers ont reçu le Cristal des Prix Policiers du Québec pour s’être illustrés par leur courage, leur esprit d’équipe, leur persévérance et leur engagement auprès de leur communauté. Il s’agit de :

GRUE et Cranium
Au moment où les policiers vont débarquer pour saisir les preuves dans le cadre de l’opération GRUE, ils vont en même temps recueillir les preuves nécessaires pour boucler l’opération Cranium, dont la presse pour fabriquer la fausse monnaie et 1 million de dollars américains prêts à être mis sur le marché.  Les frappes policières se sont déroulées dans les régions de Trois-Rivières et Drummondville en mai 2012.

M. Yves Leblanc, M. Guy Fortin, M. André Bacon, Mme Tasha Adams de la Gendarmerie royale canadienne, ainsi que le lieutenant Steve Dubé de la Sûreté du Québec, responsable de l’opération GRUE, et  M. Bernard Gravel qui recevra le Cristal au nom de tous les membres de cette division. Pour sa part, Mme Sima Ghasghaichi des services secrets américains se verra remettre une plaque honorifique.

Opération Chapitre
Le 9 mai 2012, 61 arrestations sont faites dans la région de Montréal concernant une fraude reposant sur de fausses cartes de débit. Grâce à des mini-caméras et à des guichets automatiques trafiqués, ils parvenaient à se procurer les numéros de carte et les numéros d’identification personnelle. Ils ont trafiqué 100 000 cartes et ont fait main basse sur 100 millions de dollars. Pour la première fois au Canada, les procureurs sont en mesure de déposer des accusations de gangstérisme.

De la Gendarmerie Royale du Canada : le sergent à l’État-major Yves Leblanc et ses collègues Serge Bilodeau,David Michaud et Jean-François Paquette.  Également, Michèle Boily, François Gaudet et Mathieu Plouffe de la Sûreté du Québec, ainsi que Jean-François Gravel du SPVM.

Une plaque honorifique sera également remise à M. Alexandre Hurtubise de l’Association des banques du Canada.

Opération Celsius
Intercepter 43 tonnes de haschisch est l’un des résultats de l’opération Celsius, une enquête d’envergure internationale amorcée à l’été 2010 pour se terminer le 18 avril 2012. Les forces de police du Canada, de la Belgique, de l’Italie et du Pakistan ont collaboré pour mettre à jour un réseau qui utilisait le Port de Montréal comme point de chute.

De la Gendarmerie Royale du Canada : Éric Grenon, Francis Martin et André Potvin, ainsi que Marc Moreau qui recevra le prix au nom de toute l’équipe du Port de Montréal.

M. Martin Prud’homme recevra une plaque honorifique pour souligner la collaboration des services de Douanes Canada.

Le 13e Gala des Prix Policiers du Québec a rendu hommage le 17 novembre 2011 à 23 policières et policiers à l’hôtel Marriott Château Champlain à Montréal. Les membres du Conseil de Gouvernance ont souligné le dévouement et le travail exceptionnel accompli par des policières et policiers de partout au Québec. Plus de 300 invités provenant de tous les horizons ont participé à ce gala. M. Pierre Légaré a agi, encore cette année, à titre de maître de cérémonie.

Les lauréats

Cette année, 23 policières et policiers ont reçu le Cristal des Prix Policiers du Québec pour s’être illustrés par leur courage, leur esprit d’équipe, leur persévérance et leur engagement auprès de leur communauté. Au sein de la GRC, il s’agit de :

  • Le sergent d’état-major Pierre Mailloux de la GRC, pour son dévouement et ses efforts inlassables déployés pour empêcher les drogues illicites d’arriver dans nos rues durant presque quatre décennies;
Plus de trente ans d’altruisme et de dévouement auprès des jeunes toxicomanes

À 55 ans, le gendarme Carol Locas de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) n’a rien perdu de sa passion pour la vie, ni de la générosité humaine qui le distingue depuis son entrée dans les forces policières nationales, il y a déjà plus de trente-trois ans. Son dévouement envers la communauté des jeunes de Saint-Jérôme est bien connu des groupes policiers et communautaires à travers la province et, au sein du programme de mentorat, il est un modèle pour les jeunes sous l’emprise de l’alcoolisme et de la toxicomanie.

Le gendarme Locas est à la tête du Service de sensibilisation aux drogues et au crime organisé de Saint-Jérôme dans les Laurentides. En dépit de sa retraite imminente en 2009, il avoue n’avoir aucunement l’intention d’abandonner le bénévolat qu’il pratique en visitant des établissements scolaires et en agissant à titre de conseiller auprès des jeunes. Les adolescents pourront donc continuer de se tourner vers cet ex-policier souriant lorsqu’ils en auront besoin.

En mai 2006, M. Locas était invité à la résidence d’Ottawa de la Gouverneure générale du Canada, l’honorable Michaëlle Jean, à titre de lauréat de l’Ordre du mérite des corps policiers. L’Ordre souligne le mérite manifeste et le service exceptionnel de membres et d’employés des forces policières canadiennes dont les contributions débordent des cadres de la protection de la communauté.

Les réalisations du gendarme Locas sont nombreuses et c’est par son travail de bénévolat qu’il gagne le cœur des groupes communautaires, des enseignants et des organisations oeuvrant auprès des jeunes en difficulté. La Maison Portage de Saint-Jérôme reconnaît les efforts qu’il déploie à assister les jeunes dans leur combat contre la drogue, et continue d’offrir les programmes de mentorat qu’il a mis en place.

M. Locas est aussi reconnu à travers la province pour son implication lors de levées de fonds pour des groupes communautaires par l’intermédiaire de l’Association des Membres de la Police Montée du Québec, et sa fondation caritative, qui recueille des milliers de dollars en dons chaque année.

Cycliste enthousiaste et passionné des sports, il est convaincu que le secret pour rejoindre les jeunes en difficulté est de les aider à trouver leur passion dans la vie. Pour lui, le travail d’un agent de police est avant tout de venir en aide aux gens et d’être là pour eux quand ils font le 911. Voilà pourquoi il a choisi ce métier.

En reconnaissance de ses trente années d’altruisme et de dévouement auprès des jeunes et pour sa capacité à leur redonner espoir en la vie, nous décernons un Cristal au gendarme Carol Locas.

Une ingénieuse opération policière stoppe un réseau de contrebande de cocaïne entre le Mexique et le port de Montréal – Projet Chamonix

Le 28 mai 2007, au port de Montréal, un agent des services transfrontaliers du Canada effectue une fouille dans un conteneur et y découvre environ 160 kilogrammes de cocaïne cachés dans des seaux de purée de mangue surgelée. Le conteneur en provenance du Mexique est immédiatement saisi et les enquêteurs de la Gendarmerie royale du Canada sont appelés sur les lieux. Cette enquête, surnommée Projet Chamonix, aura mené à une investigation internationale dans le trafic de la cocaïne en provenance du Mexique vers le Canada. Finalement, le 9 juin 2007, les principaux acteurs de ce cartel de cocaïne sont arrêtés, la main dans le sac, dans le cadre d’une descente massive effectuée par les officiers de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Cette saisie aura aussi mis fin à une organisation criminelle en opération au Canada depuis 2005.

L’opération d’infiltration, orchestrée par la section des stupéfiants de la GRC avec la participation de l’Équipe nationale des enquêtes portuaires et le groupe de sécurité du port de Montréal, laisse croire aux contrebandiers que la cocaïne est en effet arrivée à Montréal en provenance du Mexique, et qu’elle est en cours de distribution à travers le Canada.

Grâce à des techniques policières sophistiquées et un travail ingénieux, les enquêteurs de la GRC remplacent la cocaïne cachée dans la purée de mangue par un produit placebo et laissent cette énorme cargaison se faire cueillir dans le port de Montréal. Les policiers n’ont plus qu’à attendre que la cargaison soit ramassée par les trafiquants, le tout suivi et observé par les agents de la GRC. Les gendarmes foncent ensuite sur les criminels et les épinglent, un à un.

Cette ingénieuse opération policière mène à l’arrestation de quatre Mexicains, œuvrant à Montréal sous la bannière Quality Mexport, et facilitant l’importation illégale de stupéfiants dans Montréal.

Le responsable des opérations pour la section des stupéfiants de la Division C de la GRC, le sergent d’état-major André Potvin, dira par la suite que le tout s’est déroulé dans un environnement où il était très difficile pour les criminels de détecter une présence policière et que cette investigation a mis un terme à ce réseau international et a empêché que près de deux millions de doses de cocaïne n’atteignent les rues de Montréal, du Québec et du Canada. Cette opération a de plus confirmé que les forces policières ont à l’œil quiconque désire utiliser le Port de Montréal pour des fins clandestines.

En tout, vingt enquêteurs ont consacré de longues heures, jour après jour, afin d’assurer la réussite de cette opération. Deux d’entre eux sont d’ailleurs encore impliqués dans une opération d’infiltration et ne peuvent être identifiés.

Pour s’être particulièrement distingués par leur leadership et leur travail extraordinaire et pour avoir joué un rôle de premier plan dans le succès de cette opération, nous décernons un Cristal aux sergents Guy Lemay, René Beauchesne et Serge Bertrand, au gendarme Martin Lemoine et aux agents X et Y.

Conscience professionnelle et dévouement personnel

Le 2 juin 2006, à l’âge de 56 ans, un sergent au parcours irréprochable prend sa retraite de la Gendarmerie royale du Canada après trente-deux années de service – en grande partie à l’escouade des stupéfiants. Ses pairs lui ont rendu hommage pour la ténacité qu’il a démontré dans son travail d’investigation et de surveillance lors de plusieurs enquêtes majeures, entre autres, dans les projets Chevalin et Chabanel. Mais on y souligne aussi son engagement envers la Maison Victor-Gadbois, une résidence sans but lucratif de Sainte-Julie où, depuis 1998, il se rend un samedi sur deux afin de venir en aide et prodiguer des soins à des personnes atteintes de cancer en phase terminale, une cause qu’il n’a pas l’intention d’abandonner à la retraite. Pour la conscience professionnelle dont il a fait preuve dans d’innombrables investigations et la compassion qu’il continue de démontrer par son bénévolat à La Maison Victor-Gadbois, nous lui remettons un Cristal.

Un remarquable travail d’infiltration

Le Projet Chabanel aura été l’une des plus importantes investigations de la GRC en 2006, mettant fin aux activités d’un réseau criminel organisé existant depuis plus de trente ans. Il a connu son dénouement après dix-huit mois de travail dans des conditions dangereuses, avec l’arrestation de membres clés du gang de l’Ouest. L’opération est unique en son genre. Les membres de la section des stupéfiants de la GRC ont réussi à infiltrer l’organisation criminelle et à convaincre les trafiquants de leur confier la responsabilité d’aller recevoir en haute mer une importante quantité de drogue afin de pouvoir l’introduire clandestinement au Canada. En mai 2006, les agents doubles de la GRC affrètent donc un navire. Ils se rendent jusqu’à la côte ouest de l’Afrique où ils récupèrent 22,5 tonnes de résine de cannabis évaluées à 225 millions de dollars. Environ 30 enquêteurs ont participé à cette opération d’infiltration et, selon le sergent d’état-major André Potvin, de la section des stupéfiants de la Division C, sept membres de la GRC se sont particulièrement distingués. Pour leur professionnalisme et leur ténacité, nous leurs remettons un Cristal.

Un exemple pour les opérations d’infiltration policière

Le caporal Daniel Bérubé de la GRC est décrit par ses collègues comme un homme très calme, d’une discrétion et d’une modestie inégalées dans le milieu des forces de l’ordre. Au cours de ses 34 années de bons et loyaux services auprès de la GRC, Daniel Bérubé a été reconnu comme un des agents d’infiltration les plus expérimentés et les plus déterminés à servir dans les rangs de la force nationale de police du Canada. En effet, le travail d’infiltration est même devenu le gagne-pain de cet officier de police sans prétention, travailleur, dépeint par son supérieur comme un homme animé d’un « sang-froid exemplaire ».

Au cours de sa glorieuse carrière, Daniel Bérubé a participé à environ 25 opérations secrètes – la plupart dans le cadre de dangereuses activités liées au crime organisé et aux bandes de motards. L’affaire la plus importante à laquelle ait participé le caporal Bérubé aura probablement été son impeccable travail d’infiltration qui a permis, plus tôt cette année, de faire condamner une ancienne escorte accusée du meurtre d’un homme à Brossard en 1981. Dans le cadre d’une opération d’infiltration élaborée en novembre 2002, Daniel Bérubé s’est présenté comme le patron d’un groupe oeuvrant dans le domaine du crime organisé, et a ainsi réussi à obtenir la confession de la femme qui avait commis le meurtre, permettant ainsi de résoudre cette histoire vieille de 24 ans.

L’année dernière, Daniel Bérubé a rejoint les rangs de la force de maintien de la paix des Nations- Unies pour travailler en tant qu’enquêteur au Burundi, démontrant encore une fois que, même à la retraite, son dévouement pour le maintien de l’ordre va au-delà des mots et des frontières. Les Prix policiers du Québec sont fiers de l’honorer.

Le travail d’équipe – la cure contre les importantes opérations antidrogue

Le projet CURE est un autre exemple des excellents résultats récoltés grâce à la collaboration des différents corps de police. Cette fois, c’est après avoir joué au chat et à la souris pendant 20 ans avec une importante organisation criminelle de trafic de marijuana dans les Cantons de l’Est, près de la frontière américaine, que la Gendarmerie royale du Canada, la Sûreté du Québec et la Drug Enforcement Administration des États-Unis ont uni leurs efforts pour mettre fin définitivement aux activités de cette organisation.

Le 8 juin dernier aux premières heures, 250 agents de police, dirigé par une escouade d’enquêteurs, ont procédé à une opération de démantèlement d’un réseau criminel dirigé par Werner Kiling et Gerry Couture. Les policiers du projet CURE ont effectué des descentes dans des fermes de Bedford et Saint-Armand, appréhendant un total de 32 individus – dont 14 ont fait l’objet de mandats d’extradition vers les États-Unis pour des accusations de contrebande de milliers de kilos de marijuana aux États-Unis depuis 1991. La descente a aussi permis d’effectuer 18 perquisitions, alors que les policiers ont saisi des résidences, des fermes, des propriétés, des véhicules et un hélicoptère, pour une valeur de 5,5 millions de dollars.

Les membres du réseau auraient usé d’intimidation envers les fermiers de la région afin qu’ils leur permettent de faire la culture de la plante illicite sur leur terre. Le produit était ensuite passé en contrebande de l’autre côté de la frontière, surtout au Vermont, où il était vendu.

Le projet CURE est le résultat d’un travail de collaboration et les Associations syndicales sont heureuses de pouvoir souligner, à l’occasion du Gala des Prix policiers du Québec, que tout comme les criminels, les policiers sont capables de travailler ensemble, au-delà des frontières géographiques et des frontières institutionnelles.

Le dévouement hissé à son plus haut niveau

Ensemble, ils comptent 93 années d’expérience dans les forces de l’ordre. Ce sont quatre officiers de la GRC dévoués et dynamiques dont la fructueuse campagne de lutte antidrogue dans la région de Lanaudière a été brusquement arrêtée en décembre 2004, quand la direction de la GRC a fermé le détachement de Joliette qui desservait la communauté depuis 1949.

En dépit des mauvaises nouvelles qui ont frappé leur détachement, les membres de la GRC Serge Nadeau, Michel Laporte, Jean-Claude Larose et Christiane Mousseau peuvent se tenir la tête haute, puisque leur performance irréprochable dans la lutte antidrogue et le crime organisé est impeccable. Avant l’an 2000, le détachement, qui couvrait un territoire d’une superficie de 13 000 kilomètres, employait 15 membres, mais une fois que l’administration de la GRC eut complété son plan de restructuration quatre ans plus tard, il ne comptait plus que ces quatre officiers. Même s’ils étaient moins nombreux, ils ont quand même réussi à saisir 17 000 plants de marijuana dans le cadre de trois descentes au printemps 2004, à exécuter 39 mandats et à faire la saisie de véhicules, d’équipement et de biens immobiliers acquis grâce à des activités criminelles. En 2003, les policiers ont déposé un total de 80 accusations après avoir directement ciblé les chefs d’un réseau de trafic de stupéfiants. Et ce ne sont que deux des nombreux dossiers qu’ils ont menés conjointement avec la Sûreté du Québec et la police municipale locale.

Ce n’est ni le manque de travail, ni le manque de collaboration de la part de la Sûreté du Québec ou des corps policiers locaux, ni le dévouement ou la détermination des agents qui expliquent la fermeture du poste de Joliette. La seule raison, c’est que la direction de la GRC a décidé de laisser tomber un détachement qui desservait bien sa communauté.

Pour avoir tenu le fort pendant qu’on procédait à la fermeture de leur détachement et avoir ainsi continué à tout faire pour maintenir un service de qualité auprès de la population, ces membres de la GRC sont aujourd’hui honorés avec des Prix Policiers du Québec.

Un sauvetage spectaculaire

Ses 10 ans à titre d’ambulancier dans la région d’Ottawa et 3 au sein de l’unité nautique de la GRC ont fourni au caporal Richard Rondeau tout ce qu’il avait besoin en ce petit matin du 22 juin 2004.

Réveillé à 5 heures du matin par un voisin qui avait aperçu 2 adolescents nus au milieu du lac, M. Rondeau dirige son embarcation personnelle vers le centre du lac Saint-François, à la frontière du Québec et de l’Ontario. Trois jeunes sont en détresse. À la suite d’une fête tenue la nuit précédente, 2 jeunes ont décidé de nager jusqu’à une bouée au milieu du lac. Le lac étant plus agité qu’ils ne le croyaient, nos 2 nageurs se sont retrouvés agrippés à la bouée pendant qu’un troisième adolescent, à bord d’une frêle embarcation à moitié remplie d’eau et secouée par des vagues de 3 mètres, tente de leur porter secours.

Le constable Rondeau et son voisin finissent malgré tout par rejoindre les naufragés, à embarquer les deux nageurs dans leur bateau et à remorquer le troisième. Une fois sur la berge, nos trois aventuriers sont réchauffés par des couvertures et du café à la maison de M. Rondeau pour être finalement remis aux autorités. Une heure à peine après, M. Rondeau est en route pour le boulot! Une journée qui a débuté vraiment très tôt!

Grâce à son expérience, sa détermination et son sang froid, mais aussi à l’aide de son voisin, monsieur Denis Cartier, le caporal Richard Rondeau mérite véritablement notre reconnaissance!

Courage et action pour un homme discret

Il n’y a pas plus discret que le caporal Fernando De Oliviera. Il conduit une voiture banale et aime le sport. Il évite les honneurs. Il se joint à la GRC en 1989 sans tambour ni fanfare. Il fait sa job et retourne tranquillement à la maison. Fin de l’histoire.

Mais c’est exactement cela qui fait de lui un membre hors-pair de l’équipe de réponse d’urgence de la GRC, et ce, depuis 1999. À ce titre, et avec le soutien d’une équipe de 16 policiers, il répond aux urgences partout sur le territoire québécois. C’est ainsi que le 23 janvier 2003, petit matin frigorifiant, De Oliviera et son équipe se retrouvent face à un appartement décrépi de Val d’Or, prêt à intervenir auprès d’un dangereux criminel. Au moment de défoncer la porte, le caporal voit le suspect, presque nu, avec une main hors de vue. Malgré les appels répétés des agents, l’homme ne se rend pas, mais plutôt il pointe son arme vers les policiers, un calibre 38 de la SQ reporté volé.

Plutôt que de faire feu sur le suspect, De Oliviera agrippe le barillet du 38 et frappe l’homme à la tête, lui brisant le nez avec son front. Les deux hommes s’effondrent tout en poursuivant le combat au sol. Le policier essayant de maîtriser le suspect, ce dernier tentant désespérément de faire feu sur le capitaine de la GRC. En vain, le caporal De Oliviera réussi à contrôler l’homme.

Toujours modeste, il déclarera qu’il n’a agit de la sorte que pour protéger ses hommes. La marque d’un vrai héros!

Un oubli à corriger

Le 11 juillet 1990 est une date qui restera à jamais gravée dans l’histoire du Québec. Elle marque le début de la plus importante crise à être survenue au cours du XXe siècle entre les peuples autochtones et québécois. Cette journée est aussi marquée par la mort d’un homme, celle du caporal Marcel Lemay de la Sûreté du Québec.

Au moment où éclate la fusillade, l’agent Bernard Brideau et le caporal Dominique Harvey voient M. Lemay s’écrouler, touché par une balle. Malgré la peur, malgré le danger, ils ne peuvent que secourir l’homme. À l’époque, l’agent Brideau vient à peine de terminer sa première année de police. Le feu sacré de la recrue brûle encore en lui. Quant à M. Harvey, qui compte déjà 18 années de service, c’est un homme pour qui la notion de solidarité entre confrères constitue encore une valeur. Ensemble, ils formeront une équipe-choc. Risquant leur propre vie, ils attrapent une civière et se dirigent vers M. Lemay alors que les balles sifflent autour d’eux. Malgré la rapidité de l’intervention, pour M. Lemay, il est déjà trop tard.

Encore une fois, c’est une histoire de courage, de dévouement, de sens du devoir, d’entraide et de soutien mutuel. Quatorze ans après cet événement tragique, deux raisons nous ont poussé à souligner le geste de ces deux policiers. Tout d’abord, parce que M. Harvey prendra bientôt sa retraite. Mais surtout parce que malgré les recommandations faites par leurs supérieurs, ces deux policiers n’ont jamais eu droit à la reconnaissance de la Sûreté du Québec. Leur acte de bravoure fut passé sous silence. À l’époque, on a invoqué l’enquête du coroner Gilbert pour justifier cette absence de reconaissance.

C’est avec plaisir aujourd’hui que nous accueillions l’agent Bernard Brideau et le sergent Dominique Harvey en tant que dignes récipiendaires des Prix Policiers du Québec. Une tradition qui a été mise sur pied justement pour que soit reconnu le travail des policiers. Au-delà des actions spectaculaires que les policiers et les policières peuvent être appelés à commettre, les Prix Policiers du Québec sont l’occasion de célébrer une profession qui a le mérite d’incarner des valeurs humaines fondamentales : la protection de la vie, la justice, l’entraide et le courage.

Messieurs, nous sommes fiers de vous.

Une coopération internationale pour couler un cartel colombien !

Si le vice-président espagnol, un commissaire de police de haut niveau et une horde de journalistes de partout en Europe vous félicitent, c’est que vous avez certainement fait un bon travail !

C’est l’histoire incroyable du sergent Joe Tomeo et du gendarme Robert Ring, tous deux membres de l’escouade des stupéfiants de la GRC stationnée à Montréal.

Ces deux hommes ont participé à démanteler une opération de niveau international de trafic de drogue et à confisquer près de 5 tonnes de cocaïne, ainsi que 2 navires, d’importantes sommes d’argent, des résidences et des voitures de luxe et, pour compléter le tout, 16 narcotrafiquants. Tout ça grâce à une équipe internationale incluant des policiers de Colombie, du Pérou, de l’Espagne, de Chypre et, évidemment, de chez nous. Signalons également l’importante coopération du personnel de la DEA (Drug Enforcement Administration) américaine.

Tout débute en 2001 lorsqu’une source informe Tomeo que le cartel colombien se prépare à transférer plusieurs tonnes de cocaïne de l’Amérique du Sud en Espagne.

Même si le chargement n’était pas destiné au marché canadien, le sergent Tomeo met en place une équipe internationale afin de contrer cette manœuvre du cartel tout en poursuivant son travail avec sa source. C’est à ce moment que le gendarme Ring se voit confier la tâche de surveiller la source qui doit infiltrer le cartel.

Malgré les problèmes rencontrés avec les maîtres du cartel, l’ampleur internationale du plan qui impliquait des répercussions dans plus d’une demi-douzaine de pays, les policiers ont su conserver leur calme et mener à bien leur opération.

Les événements se bousculent à l’été 2001. Un navire quitte la Colombie, transfère sa cargaison sur un petit bateau de pêche lors d’une escale au Panama qui, lui, sera finalement arraisonné au large de l’Espagne avec 4 ½ tonnes de cocaïne à son bord.

En août, nos deux policiers se rendent en Espagne afin de finaliser l’opération qui se couronne par l’arrestation de plusieurs têtes dirigeantes du cartel.

Pour leur ténacité, leur courage et leur patience, Joe Tomeo et Robert Ring méritent leurs Prix Policiers du Québec.

Rendre justice aux victimes de télémarketing frauduleux

Le caporal Luc Montmarquette a su démontrer qu’il est certainement payant d’utiliser toutes les ressources possibles afin d’épingler son homme ! Particulièrement lorsqu’il s’agit de fraude téléphonique.

Grâce à ses contacts auprès de policiers canadiens et américains, de Postes Canada, de Revenu Canada et Revenu Québec, Luc Montmarquette a pu récupérer des centaines de milliers de dollars provenant de pauvres victimes.

Son enquête débute à la fin de 1999 lorsqu’un citoyen américain se plaint à son service de police d’être la victime d’une fraude par une compagnie de télémarketing avec un casier postal dans la région de Québec.

Montmarquette, membre de l’unité des crimes économiques de Québec, vérifie les informations fournies par la victime et réussit à les lier à des suspects vivant dans la région de Vancouver en Colombie-Britannique.

Avec le support des agents de la GRC sur place affectés à l’opération Emptor et ceux du FBI, les forces policières combinées réussissent à saisir une douzaine de comptes de banque appartenant à des suspects canadiens, dont un sera finalement mis sous les verrous en tentant de traverser la frontière quelques jours plus tard.

Montmarquette, toujours en collaboration avec le FBI, poursuit son enquête. Il implique alors Revenu Québec et Revenu Canada en juin 2000 afin de récupérer certaines sommes que la cour ne peut saisir. Avec des répercussions à Kingston et à Los Angeles, l’enquête du caporal Montmarquette est l’exemple parfait d’une coopération efficace et d’un limier tenace !

Des mentions honorables doivent être rendues aux caporaux Trevor Dusterhoft, Steve Reinhart et Susan Nixon, mais aussi à l’agent spécial du FBI Gene Kennedy, à l’inspecteur de Postes Canada Jean-Pierre Morneau, à Roch Grondin et Josée Duquette de Revenu Canada et, finalement, au sergent-détective John Corcoran de la Police provinciale de l’Ontario. Merci pour leur aide précieuse !

Pour son ingéniosité, son professionnalisme, sa volonté de rendre justice à toutes ces victimes de télémarketing frauduleux, le caporal Montmarquette mérite son Prix Policier du Québec.

Les détails font la différence, mais la collaboration remporte le prix !

Jean-Marc Ménard et ses collègues, Paul Desrochers, John R. Sparkes et Jeff J. Couture, de la GRC furent les véritables maîtres d’œuvre, en collaboration avec des policiers et des marchands locaux, afin de mettre un terme aux activités illégales de deux faussaires.

Tout débute en janvier 2003 lorsqu’un homme, originaire de Montréal, se présente dans un magasin de Sherbrooke et remet au caissier un billet de 100 $ afin de régler ses achats. Ce dernier, après vérification, remet le billet au client en lui spécifiant que c’est un faux. Qu’à cela ne tienne, l’homme lui tend un deuxième billet tout aussi faux. Découvert de nouveau, le suspect fuit les lieux pendant que le caissier contacte le 911. Il n’ira pas loin, la police le reprend rapidement, c’est ici qu’intervient le sergent Yvon Charpentier. Par la suite, on fera le recoupement avec 2 individus, localisés à Cookshire, qui sont toujours recherchés pour un cas similaire. Le seul indice est la description de la voiture des autres suspects. Le cas sera référé à l’agent Denis Soulard, de la Sûreté du Québec, et John R. Sparkes de la GRC.

Lorsque deux mois plus tard, notre homme revient au poste de la GRC pour la suite de son enquête, le caporal Ménard remarque la voiture du suspect, une Toyota Tercel, semblable à celle décrite par les marchands victimes du réseau de fraudeurs. De plus, en s’approchant de la voiture, le caporal se rend compte que le passager ressemble étrangement à l’un des individus recherchés et filmés par les caméras de surveillance d’une station-service victime du trafic. Les hommes seront prestement écroués et on retrouvera de la fausse monnaie et des cartes d’assurance sociale contrefaites.

« Le cas de ces faux-monnayeurs a pu être résolu grâce à la GRC, à la Sûreté du Québec et aux policiers de Sherbrooke, mais également grâce à la vigilance des commerçants », dira le représentant de la GRC Jimmy Moffat.

Le cas de ces faux-monnayeurs a pu être résolu grâce à la GRC, à la Sûreté du Québec et aux policiers de Sherbrooke, mais également grâce à la vigilance des commerçants.

Les détails sont donc souvent la clé de la réussite d’une enquête comme nous l’a bien démontré le travail de ces six policiers, mais c’est définitivement la collaboration entre ces corps policiers qui a fait la différence !

Un coup dur contre le crime organisé
Une enquête menée par la GRC règle les crimes commandés contre les gardiens de prison et le journaliste Michel Auger

On dit que la justice a le bras long. Elle a aussi de la mémoire.

En 1996, une enquête sur de la fausse monnaie, menée par l’Escouade de lutte à la contrefaçon de la GRC du Québec, amène les policiers à entrer en contact avec un réseau qui assure la production d’armes prohibées, dont des mitraillettes avec silencieux et des pistolets de calibre 22. En 1998, l’enquête conduit ensuite à une opération d’envergure à laquelle participent 122 policiers canadiens et américains. Plusieurs personnes sont arrêtées, parmi lesquelles l’homme qui fabrique les armes, Michel Vézina, l’armurier des Hells Angels. Deux ans plus tard, le journaliste Michel Auger est l’objet d’une tentative de meurtre. Les policiers ont alors peu d’indices leur permettant de remonter jusqu’au coupable. Cependant, les enquêteurs du Service de police de la ville de Montréal récupèrent une arme de calibre 22 sous le véhicule que le suspect a utilisé lors du crime avant d’y mettre le feu.

C’est à ce moment que la cavalerie arrive. En comparant l’arme du crime avec les armes du même calibre saisies par la GRC en 1998, les enquêteurs peuvent établir, hors de tout doute, que Vézina est bel et bien celui qui a fourni l’arme à l’assassin. Une fois cette preuve établie, l’identité de ceux qui ont commandé le crime contre Michel Auger ne fait plus aucun doute, pas plus d’ailleurs que l’objectif poursuivi: après les gardiens de prison, il faut terroriser les journalistes. Il faut s’attaquer à la volonté de vivre dans une société où prévalent le droit et la justice.

Une enquête menée sur la fabrication de faux billets de 50 $ américains a finalement conduit, par bien des détours, à construire une preuve dans une toute autre enquête menée par un autre corps de police. Les ramifications du crime organisé sont diversifiées et cette situation exige une grande collaboration entre tous les policiers. Les policiers qui ont travaillé sur ce dossier reçoivent ce Prix Policier du Québec en raison de l’esprit d’entraide qu’ils ont manifesté en partageant leur expertise avec leurs confrères. C’est aussi cela qu’on attend des policiers, qu’ils soient solidaires.

Les policiers suivants ont mérité d’être reconnus pour leurs efforts : Michel Lareau, Léger Brassard, Jean-Guy Lemay, Robert Laprairie, John Génier, Nathalie Dumais et André Bacon. Le journaliste Michel Auger était sur place au gala des Prix Policiers du Québec pour faire la présentation aux policiers.

La GRC sauve des enfants importés au Canada
Trois policiers ont pu porter une centaine d’accusations contre des passeurs d’enfants destinés au marché de la prostitution infantile

Le travail des policiers est parfois pénible. Les longues journées de travail, les difficultés d’une enquête, l’exposition au mépris et à la violence, le stress qu’il faut vivre devant les tribunaux. Tout cela forme la routine des personnes que nous voulons honorer durant le gala des Prix Policiers du Québec. Mais, pour eux, le plus difficile est, sans doute, de travailler dans le sordide. Leur travail consiste à sauver des enfants qui sont importés au Canada pour servir tantôt d’esclaves sexuels, tantôt pour que leurs organes soient greffés sur le corps de quelqu’un d’autre.

Le Code criminel possède un article qui interdit de telles pratiques, mais encore faut-il pouvoir l’appliquer. C’est à cette tâche, faite à la fois de grandes gratifications et de frustrations toutes aussi grandes, que se livrent les trois personnes que nous honorons. Depuis trois ans, ces trois policiers ont pu porter une centaine d’accusations contre des passeurs qui ont amené au Canada des enfants qui étaient d’abord destinés au marché de la prostitution infantile. La plus vieille avait 16 ans. Le plus jeune n’avait qu’un an. Comme quoi l’argent permet de se payer toutes les perversions, tous les caprices, tous les besoins.

Avec l’aide des services de l’Immigration du Canada, ces policiers ont d’abord travaillé à établir le profil des passeurs et des enfants susceptibles de les accompagner. Ce travail n’a pas été fait en vain puisqu’en 2002, pour la première fois, une personne a été formellement condamnée pour avoir tenté d’introduire au Canada deux jeunes filles de 10 et 14 ans à des fins de prostitution.

Saluons les policiers Robert Ouimet, Caroline Léonard et André Langevin. Saluons leur engagement, saluons le service qu’ils rendent à notre société, saluons la cause qu’ils défendent.

Organisé pour battre le crime organisé
Les membres des équipes « Corpuscule » et « Calamus » se sont révélés d’une rare efficacité

Les Prix Policiers du Québec soulignent le mérite et la valeur d’individus qui, par leur constance ou leur bravoure, se sont hissés au rang de modèle pour les autres policiers. Cette fois, c’est plutôt la performance exceptionnelle d’une équipe que nous voulons souligner. À travers le projet « Corpuscule » terminé en 2001 et le projet « Calamus » mené en 2002, les membres de cette équipe se sont révélés d’une rare efficacité.

Parce que le crime organisé est de mieux en mieux organisé, il faut aussi que les forces de police travaillent ensemble pour mener la lutte à cette forme de criminalité. Dans le cas du projet « Corpuscule », l’enquête s’est faite conjointement avec la Drug Enforcement Administration (DEA) des États-Unis. La cocaïne, le haschisch et la marijuana sont aujourd’hui l’objet d’un vaste commerce international. La drogue arrive de Colombie, d’Espagne, du Mexique, puis transite par Haïti ou la Jamaïque, débarque ensuite à Montréal et termine sa course sur le marché de New-York. Pour faire face à des réseaux qui ont très bien compris ce que ça veut dire la mondialisation, il faut aussi la collaboration de plusieurs spécialistes, chacun apportant l’expertise qui permet de faire l’enquête et de rassembler les preuves nécessaires pour arrêter ceux qui vivent du trafic de drogues. Dans le cadre de l’enquête « Corpuscule », une dizaine de personnes ont été arrêtées. Des bagagistes travaillant à l’aéroport de Mirabel ont eux aussi été arrêtés pour complicité.

Cette enquête n’était pas sitôt terminée que les membres de cette équipe chevronnée de la division de la GRC au Québec entreprenaient le projet « Calamus ». Une enquête qui s’est menée au Québec, en Ontario et en Nouvelle-Écosse et qui a conduit au démantèlement de filières faisant l’importation et l’exportation de drogues. Une quinzaine de personnes ont été arrêtées dont les deux chefs de réseau, des individus reliés aux Hells Angels. Cette enquête a aussi conduit à l’arrestation d’un avocat qui avait accepté d’agir comme intermédiaire entre des fournisseurs colombiens et des acheteurs canadiens.

Cette équipe de travail mérite notre respect. Les policiers Allan Lockwood, André Potvin, Neil Roy, Lorie McDougal, Pierre Massé, Shari Rayner, Michel Crevier, Rino Leclerc, Daniel Hérard, Réjean Gagnon, Léo Albert et Michael Hanigan sont des spécialistes dans leurs domaines. Chacun d’eux sait que c’est ensemble, dans l’union de leur force, que se forment la créativité, la discipline et la persévérance pour obtenir des résultats. L’équipe du sergent-major Lockwood est un modèle de synergie. On ne peut pas lutter contre le crime organisé si on n’est pas soi-même très bien organisé, solidaire et engagé vers un même but.

Un policier de la GRC vit une aventure dangereuse au nom de la justice

L’histoire commence comme au cinéma. Un enquêteur de police se fait offrir de l’argent s’il aide un mafioso à échapper aux griffes du tribunal. L’enquêteur Joceyln Chagnon en parle à ses patrons. Ceux-ci demandent à leur enquêteur d’accepter de jouer le jeu. Voilà notre enquêteur parti dans une aventure dangereuse. La tentative de corruption concernait au départ le procès que devait subir Jimmy Dimaulo. Il est maintenant question d’un engagement beaucoup plus permanent et c’est désormais une somme de 1 million de dollars qui est offerte au caporal Chagnon.

C’est là que le film s’arrête et où commence la réalité. La séparation entre le système judiciaire et l’administration policière fait en sorte que, sans le vouloir, le procureur de la couronne révèle que l’enquêteur n’est jamais intervenu pour modifier quoi que ce soit au dossier. Dès lors, il devient évident qu’il a trompé la mafia. Désormais, sa vie est en danger. M. Chagnon, à cause de son travail, a été obligé de vivre caché pendant un certain temps, les membres de sa famille ont dû aussi vivre cachés. Par la suite, ils ont dû déménager et les enfants ont changé d’école. Désormais, des règles de sécurité strictes font partie du quotidien de cette petite famille.

Les préjudices que M. Chagnon et sa famille ont dû vivre découlent d’une seule chose : le caporal Chagnon a fait son travail, rien que son travail.

En lui décernant l’un des Prix Policiers du Québec en novembre dernier, nous voulions manifester notre appréciation à l’endroit de M. Chagnon suite aux risques qu’il a accepté de prendre pour le bénéfice de la communauté. Merci à M. Chagnon et à sa famille.

Une triste note a été ajouté quand, six mois plus tard, M. Chagnon nous a quitté subitement, succombant à un cancer.

Projet Impact donne des résultats

La présence de la Gendarmerie royale du Canada au Québec se fait tout particulièrement sentir dans le domaine de la lutte au trafic de drogues. À Rivière-du-Loup, une opération conjointe a réuni la GRC et la Sûreté municipale.

Les observations faites par les patrouilleurs Johanne Levasseur et Luc D’Amours, de la Sûreté municipale de Rivière-du-loup, leur permettaient de soupçonner un certain nombre de personnes de participer à un réseau de trafiquants. Mais pour trouver des preuves de plus, il fallait mener une enquête sans éveiller de soupçons. C’est là qu’intervient la cavalerie.

La Gendarmerie royale du Canada a prêté deux enquêteurs à la Sûreté municipale, ainsi que de l’équipement pour mener des opérations de filature. Les techniques d’enquête apportées par la GRC, associées à la connaissance du terrain détenu par les policiers municipaux, ont mis à contribution l’expertise de chacun. Rapidement, les agents impliqués dans ce projet ont réussi à identifier tous les membres du réseau et à remonter jusqu’au dirigeant du réseau. L’enquête a aussi permis de découvrir et de perquisitionner le lieu où la drogue était entreposée.

Les résultats furent ressentis partout dans la ville et les bars. Certains parmi ces trafiquants ont quitté la ville. Le dirigeant du réseau s’est fait très discret ainsi que ses subalternes. La cocaïne était beaucoup plus rare dans les bars. La population a été très satisfaite de l’opération. C’est ça une bonne job de police!

Coordonnatrice du programme « Nos enfants disparus »

La gendarme Linda Brosseau est membre de l’Unité des enquêtes fédérales et de l’immigration de la Gendarmerie royale du Canada. Depuis cinq ans, elle agit à titre de coordonnatrice du programme « Nos enfants disparus ». En collaboration avec les agences gouvernementales des douanes, de l’immigration et des affaires étrangères, elle travaille quotidiennement à retrouver les enfants déclarés disparus et voit à ce qu’ils puissent regagner leur domicile. On le comprendra aisément, il s’agit toujours d’un travail difficile sur le plan émotif.

Pourtant, elle ne compte jamais les heures de travail et se rend disponible 24 heures sur 24 au besoin de la cause. Travailleuse acharnée, la gendarme Brosseau est constamment affairée aux recherches d’enfants enlevés ou à la formation des personnes impliquées dans ces recherches afin de leur enseigner les techniques pour retrouver les enfants et découvrir les ravisseurs dans les cas d’enlèvement.

En 1999, au Québec, 9 562 enfants ont été portés disparus. Grâce au partenariat avec les différentes agences policières et gouvernementales, un total de 9 273 enfants furent retrouvés. Malheureusement, ce n’est pas encore assez aux yeux de la gendarme Brosseau, toujours consciente que plusieurs manquent encore à l’appel. Qu’est-il arrivé aux 300 enfants qu’on a pas retrouvés?

Chaque année, le 25 mai, on souligne la Journée internationale des enfants disparus. Cette journée est commémorée, entre autres, par une veillée aux chandelles. Cette soirée permet aux parents qui ont vécu la disparition d’un enfant de se réunir et de garder espoir.

En reconnaissance de son dévouement, de son professionnalisme et de son engagement envers cette cause, le « Réseau Enfants Retour Canada » a désigné la gendarme Brosseau « policière de l’année ». Cette marque distinctive est décernée tous les ans à un agent de police qui s’est illustré dans le domaine des enfants portés disparus.

Afin de souligner le caractère exemplaire de l’attitude de la gendarme Brosseau à l’égard de la communauté, nous sommes extrêmement heureux de lui décerner l’un des  Prix Policiers du Québec, édition 2000. Par ce geste, nous voulons reconnaître la valeur de son travail et l’encourager à continuer ses efforts.

Drogue et prévention

Le sergent Pierre Lescadre comptera bientôt 30 années de service au sein de la GRC. Après une brillante carrière dans le domaine des enquêtes criminelles et de la gestion, le voici désormais responsable du Service de sensibilisation aux drogues. Sous sa direction, ce service poursuit sans arrêt ses efforts pour mobiliser tous les intervenants des communautés dans une stratégie commune de prévention des toxicomanies.

En 1999, en collaboration avec une soixantaine de corps de police du Québec, le Service de sensibilisation aux drogues a tenu pas moins de 524 ateliers d’information partout au Québec, rejoignant ainsi près de 24 000 personnes, en plus de tenir un kiosque d’information lors d’occasions spéciales et de donner des dizaines d’entrevues auprès des médias. De plus, le Service de sensibilisation aux drogues est un partenaire majeur du Comité permanent de lutte à la toxicomanie qui relève du ministère de la Santé et des Services sociaux. Toutes ces actions ont pour but d’être proactives dans l’identification des problèmes reliés à la consommation des drogues et de l’alcool dans les différents milieux de notre société, d’élaborer des stratégies de communication et de faire des recommandations auprès des responsables politiques.

C’est par d’autres moyens que Pierre Lescadre continue de lutter contre la criminalité. En lui remettant ce prix, nous voulons souligner une carrière au service du mieux-être de la collectivité.

Un policier émérite

En mai 2001, après 35 ans de vaillants services au sein de la Gendarmerie royale du Canada, M. André Émond tirera sa révérence. C’est au Québec que le caporal Émond a commencé sa carrière de policier. Après quelques années à Sherbrooke et auprès de la communauté autochtone de Kahnawake, M.  Émond s’est rendu dans les Territoires du Nord-Ouest de 1970 à 1976. Pendant toute une année, il a travaillé seul au poste de Grise Fjiord, un poste qui n’est situé qu’à 500 kilomètres du pôle Nord.

De retour dans la civilisation, affecté au détachement de Québec, le caporal Émond a oeuvré plusieurs années au secteur des stupéfiants où ses talents d’enquêteur lui ont mérité la confiance de ses pairs et des autres corps de police de la région. Par la suite, il a été le pilier de la mise sur pied de la section du renseignement criminel couvrant tout le nord du Québec. Puis, pendant cinq ans, il a été le responsable du Bureau de recherche québécois sur le crime organisé. Enfin, depuis le milieu des années 90, M. André Émond s’est montré très actif dans le dossier de la santé et de la sécurité du travail, notamment en ayant participé à la création d’un programme d’aide pour les employés.

Pour toutes ces années au service de la collectivité canadienne, pour ses efforts en vue de favoriser un rapprochement entre les citoyens autochtones et les autres citoyens canadiens, et pour son engagement auprès de ses confrères et consoeurs de la police montée au Québec, nous voulons le remercier. C’est tout à la fois l’homme, le policier et le confrère que nous voulons honorer en lui remettant un trophée des Prix Policiers du Québec. Merci André.

L’enquête d’une policière scelle le sort d’un procès au Royaume-Uni

En dépit du décalage horaire, la gendarme Riette Leblanc s’est présentée pour témoigner au procès pour meurtre à la cour de Winchester, en Angleterre, le 12 décembre 1996 avec confiance. À peine quelques heures après avoir répondu à l’appel que lui lançait la justice britannique, elle a impressionné les enquêteurs des services policiers de Dorset qui ont vanté ses mérites et sa manière de présenter les faits en cour, faits qui devaient finalement permettre de trouver le suspect, Russel Causley, coupable du meurtre de son épouse.

Leblanc connaissait parfaitement la cause complexe présentée contre le présumé coupable grâce à sa filière canadienne. Causley, comme allait le démontrer l’enquête, avait prémédité le meurtre de son ex-femme Veronica Mary Packman. Le meurtrier a habité Montréal pendant quelques années avant de mettre les voiles pour l’Angleterre où il a vécu avec sa nouvelle compagne avec laquelle il avait eu une aventure durant son mariage.

En 1985, l’épouse de Causley était portée disparue en Angleterre. Un an plus tard, Causley revenait à Montréal avec sa nouvelle compagne pour y travailler et y vivre. En 1993, Causley frauda son identité dans le but d’encaisser la prime d’assurance à la suite du décès de son épouse. Coincé par la police, il fut accusé de fraude. Il fut emprisonné pendant deux ans. C’est durant cette période qu’il aurait avoué à des prisonniers qu’il avait assassiné sa femme.

L’enquête de la GRC sur les révélations de Causley a permis à la police britannique d’enquêter à nouveau sur la disparition de Packman et sa visite à Montréal en 1996. Riette Leblanc a intensifié ses recherches sur le passé de Causley, obtenant des renseignements révélateurs sur les finances, les propriétés et la personnalité de ce dernier. Au fil de ses recherches, elle a aussi découvert que la compagne de Causley avait utilisé l’identité de Veronica Mary Packman dans le but d’être admise au Canada et même de trouver du travail.

Le 11 décembre 1996, la police de Dorset communiquait avec Leblanc à Montréal pour solliciter sa présence au procès de Russel Causley. Le même soir, elle s’embarquait à bord d’un avion et le lendemain matin à 10 h 30 elle présentait son témoignage. Le 18 décembre 1996, après un procès qui a aura duré deux semaines, Russel Causley était inculpé du meurtre de son épouse et condamné à une peine d’incarcération à vie. Il s’agissait de la 18e fois depuis 1945 qu’un meurtre jugé en Grande-Bretagne se terminait par la condamnation d’un suspect, sans avoir retrouvé le corps de la victime.

« Durant toute cette enquête, la policière Leblanc a démontré un professionnalisme exemplaire dont elle et la GRC peuvent être très fiers » de dire J. Homer, chef de police de la communauté de Dorset.

La réaction d’un policier empêche une tragédie au quartier général de la GRC !

Le hall d’entrée des quartiers généraux de la Division C de la GRC sur la rue Dorchester, à Westmount, voit habituellement passé les employés et les civils qui entrent et sortent de l’édifice. Mais dans l’après-midi du 3 avril 1998, c’est le chaos qui régnait alors qu’un individu violent armé d’une machette a fait irruption dans les locaux de la GRC. C’est grâce à l’intervention rapide du sergent Michel Roussy, qui a fait feu et blessé le suspect armé, qu’on a pu éviter ainsi une effusion de sang et mettre un terme au drame.

L’enregistrement sur la caméra de surveillance vidéo de cet événement a tellement impressionné la direction de la GRC qu’il fait maintenant partie du programme de formation pour les jeunes policiers et policières au collège de la GRC à Regina.

L’incident a commencé plus tôt en après-midi lorsqu’un individu, prétextant être mécontent des politiques extérieures du Canada et des abus des droits de la personne à l’étranger, a fait irruption dans les quartiers généraux de la GRC. Malgré son état agressif, le personnel de sécurité est parvenu à le calmer et il a ensuite quitté les lieux sans causer plus de dommages.

L’individu est revenu plus tard sur les lieux, armé d’une machette. Il a ensuite commencé à fracasser le pare-brise de chacun des véhicules garés dans le stationnement, avant de brandir de manière menaçante son arme devant toute personne qui daignait s’approcher de lui. Le suspect, dans un comportement de rage, a ensuite pénétré dans le hall d’entrée de l’édifice. Les passants ont immédiatement cherché refuge, esquivant les gestes du suspect dont le comportement se faisait de plus en plus enragé.

Roussy s’est alors présenté sur les lieux pour tenter d’entamer le dialogue avec le suspect. À sa vue, le suspect a soudainement brandi sa machette dans l’intention de blesser le policier. Celui-ci a attendu que le suspect s’approche à deux pieds de lui et a tiré un coup de feu en sa direction, neutralisant son agresseur. Une ambulance fut immédiatement dépêchée sur les lieux de l’attentat pour prodiguer les premiers soins au suspect qui fut ensuite transporté d’urgence à l’hôpital.

Roussy, un vétéran qui compte 27 ans de service à la GRC, a une expérience policière internationale. Il a travaillé avec le DEA aux États-Unis, ainsi qu’en Asie dans le combat contre les trafiquants d’héroïne. Durant l’incident aux quartiers généraux Roussy a fait preuve de sang-froid et d’un grand professionnalisme. N’eurent été de sa vigilance et de son intervention rapide, l’incident aurait pu prendre des proportions beaucoup plus graves. Ses gestes ont évité une tragédie certaine.

Des agents de la GRC mettent la main au collet de trafiquants d’armes !

Le travail d’équipe et l’expertise démontrés par ce groupe de policiers de la GRC ont menés au succès de deux enquêtes indépendantes qui ont permis d’incriminer deux hommes d’affaires pour leurs activités illégales reliées à l’exportation d’équipement militaire vers des pays sous embargo d’exportation par les États-Unis.

En fait, comme l’a indiqué l’enquêteur Daniel Supnick, de l’ambassade américaine qui travaille étroitement avec le service de douanes américain, « l’importance de ces dossiers exigeait un haut degré d’expertise. Les deux dossiers se sont soldés par un franc succès grâce à la collaboration et au doigté de la GRC qui a accompli un travail de coopération exceptionnel. »

Les deux causes seront entendues sous peu devant la cour à la suite des arrestations faites en 1999. À la demande de l’ambassade américaine, la GRC a déployé tous les efforts pour trouver les chaînons manquants dans ce dossier contre les Montréalais Colin Shu et Pietro Rigolli. Shu a été appréhendé à Boston par les autorités américaines pour avoir apparemment vendu de l’équipement militaire hautement sophistiqué à la Chine par le biais de son entreprise canadienne. Il a aussi été accusé d’avoir exporté des armes, de complot et de blanchiment d’argent.

En ce qui concerne le second dossier, l’homme d’affaires de Dollard-des-Ormeaux, Pietro Rigolli, a été arrêté au Connecticut et accusé d’exporter illégalement vers l’Iran des pièces aéronautiques achetées chez Pratt & Whittney, à Longueuil, contrevenant ainsi à l’embargo des États-Unis de 1992.

Ces sept policiers ont travaillé avec acharnement pour soutenir les accusations, avec preuves à l’appui, impliquant les activités de ces deux suspects. Sans cet exhaustif travail de recherche, les autorités américaines n’auraient jamais pu traduire ces deux individus devant les tribunaux. Gordon Giffin, l’ambassadeur des États-Unis au Canada, a dit que le travail des policiers de la GRC avait été « extraordinaire ».

La fraude par téléphone : une policière répond à l’appel

C’est en 1997 que la gendarme Rhonda Pedersen, alors enquêteur au sein de l’unité des fraudes et crimes commerciaux de la Division C, (unité spécialisée Colt) a débuté son travail à la suite d’une série de plaintes reçues concernant la vente par téléphone. À première vue, l’arnaque semblait en être une de routine. Mais à mesure que les recherches de Pedersen et de ses collègues avançaient, on se rendit compte que le groupe de télémarketing faisant l’objet de l’enquête faisait partie d’un réseau international de fraude par téléphone dont les « recettes » totalisaient plus de 586 000,00 $ US. Les pistes remontées ont permis de constater que la figure de proue de ce réseau était à Montréal. L’enquête de Pedersen l’a menée à travers les États-Unis et au Canada, établissant du même coup des liens importants avec les autorités judiciaires et les victimes, pour la plupart des personnes âgées, dans les deux pays.

Pendant plusieurs mois, Pedersen était en contact avec parfois cinq victimes par jour, pour les rassurer et leur tendre une oreille attentive et réconfortante. « Pedersen a régulièrement démontré une grande patience, s’entretenant avec les victimes pour amasser les renseignements nécessaires devant mener à l’arrestation de ces artistes de l’arnaque téléphonique à Montréal » de dire le Sergent d’État-Major Gaétan Delisle.

Les recherches laborieuses de Pedersen auront permis l’arrestation du suspect qui dut répondre à 29 chefs d’accusation. C’est la première fois, depuis les enquêtes sur les fraudes par téléphone, qu’un policier de la GRC a réussi à obtenir des tribunaux que les sommes amassées de manière frauduleuse soient saisies. Dans ce cas, il s’agit d’un montant de 100 000,00 $ US.

Le 28 octobre, à l’occasion de cérémonies spéciales marquant le 25e anniversaire des premières femmes à servir dans la GRC, Pedersen fut honorée pour son travail par le commissaire de la GRC, Phil Murray.

Un policier tire sa révérance, mais son travail contre le crime organisé est encore très présent

Le sergent Guy Quintal a peut-être tiré sa révérence après 27 ans de loyaux services au sein de la GRC, mais l’impact de son inlassable travail pour enrayer le crime organisé et le trafic de la drogue se fait encore sentir parmi les forces policières à l’échelle internationale.

Quintal a débuté sa carrière à la section des narcotiques de Montréal en 1974. Il a également été appelé à s’occuper de la sécurité de plusieurs politiciens, dont Pierre Elliott Trudeau, Brian Mulroney, John Turner et Joe Clark ainsi que de dignitaires étrangers dont le Pape en 1984. Mais en dépit de ces affectations spéciales, le sergent Quintal demeurait un spécialiste de la lutte contre la contrebande de la drogue.

En 1994, Quintal et deux collègues du Service de police de la Communauté urbaine de Montréal ont été honorés par la International Narcotics Enforcement Officers Association pour leur rôle de premier plan dans le démantèlement de la bande de criminels West End. Depuis le début des années 80, Quintal faisaient partie d’une équipe tacite qui avait pour nom de code Projet Choc et qui réunissait des membres de la GRC et du SPCUM. Le rôle de cette équipe constitait à anéantir la bande qui était reconnue pour ses violentes campagnes d’assauts à la bombe et de meurtres à contrat. Le projet a aussi impliqué les autorités de Jacksonville et de Gainesville, en Floride, chargées de la lutte contre la drogue.

Les longues enquêtes menées par les trois policiers ont permis l’arrestation et l’inculpation des chefs de la bande West End, Allan Ross et William McAllister pour contrebande de drogues et meurtre. Au fil des ans, alors que leur enquête suivait son cours, Quintal a tissé des liens confidentiels avec un informateur qui s’est infiltré dans la bande West End pour ainsi permettre au projet Choc de démanteler toute l’opération, incluant la saisie d’importantes sommes d’argent provenant de la contrebande de drogues et de narcotiques. L’enquête aura aussi permis aux autorités canadiennes et américaines de saisir des actifs et des biens excédant 10 millions $.

L’ampleur du projet et l’étendue du territoire couvert par le projet Choc furent si importants que l’opération aura nécessité plus d’une décennie de travail et impliqué l’intervention de forces policières à l’échelle internationale. Grâce au leadership et à l’expertise de Quintal et de ses collègues, le projet Choc a atteint un niveau d’excellence des plus élevés, devenant même l’une des opérations policières contre la contrebande de la drogue générant le plus de succès en Amérique du Nord.